Avec une telle quantité de sable, le petit Denis Villeneuve a de quoi faire de beaux pâtés. Armé de sa pelle et de son sceau, il va pouvoir jouer à construire des palais et s'inventer des histoires de princes déchus, d'armées s'affrontant dans des combats titanesques et de stratégies politiques. Là, aux côtés de papa et maman installés sur leur serviette au bord de l'eau, le petit Denis, bob sur la tête, crème solaire sur les épaules et le bout du nez, a l'après-midi entière pour créer son univers. En tant que voisin de seviette on va l'entendre parler à tout son petit monde. Nous pouvons passer aussi l'après-midi à le regarder jouer seul sur la plage. S'il trouve son bonheur et s'amuse comme un petit fou à faire vivre ses histoires à ses petits soldats, le spectateur que nous sommes aura du mal à être embarqué. Cette deuxième partie de Dune n'est que la continuité du premier volet. C'est long, bien trop long, et creux bien trop creux. Il est vrai que Villeneuve sait faire de la mise en images et il le fait remarquablement. En tant que réalisateur de publicités pour Dior, Lancôme, Villeneuve aurait largement sa place. L'argent est là et cela se voit, mais que cherche-t-il à vendre? Des tonnes de sable? Ou comme les stars du foot, veut-il nous vendre les attraits des déserts du Qatar ou de l'Arabie Saoudite? L'aspect esthétique est irréprochable, mais construire un film ne se fait pas uniquement sur la beauté des images et des CGI. Villeneuve oublie l'essentiel, raconter une histoire captivante. Pourtant, tout est là. La guerre, le pouvoir, la trahison. Le réalisateur voudrait faire son Seigneur des Anneaux ou son Game of Thrones, mais une histoire seule ne suffit pas à embarquer, il faut savoir la raconter. Le narrateur a seul les clés en main pour fédérer. L’histoire a tout pour passionner. Le problème réside dans la façon de raconter du réalisateur. Le montage devrait être plus condensé, la lenteur n'est un atout que quand on la maîtrise totalement. Villeneuve est loin d'avoir la capacité de tenir l’intérêt avec son récit à rallonge. Chalamet dans le premier film avait bien sa place en tant que fils de, mais il est plus difficile de le voir ici en tant que leader. L’ensemble des personnages n'a aucune résonance. Dune est aussi beau que vide. Le pouvoir de conteur de Villeneuve est à remettre en cause. Villeneuve peut dire que la dune le pila.