Le film commence, le tic-tac aussi. C’est le début de l’épreuve que s’apprête à « subir » le spectateur. Une épreuve unique en son genre. Des soldats anglais sont bloqués sur une plage encerclée par les ennemies
Des allemands dans le film, qui a dit ça ?
Dans Dunkerque l’ennemie est montré très peu de fois, voir jamais. C’est ce qui lui donne cette dimension abstraite. Il est partout et peu frapper à n’importe quel moment, c’est l’un des facteurs qui donnent à Dunkerque cette ambiance pesante que l’on a en le regardant ou plutôt en subissant le film. Que se soit sur terre, dans les airs (là où l’on aperçoit l’ennemie le plus, comme un fantôme volant d’un point à un autre) ou encore sur la mer.
Dunkerque est une expérience unique qui se rapproche de l’angoisse permanente de film comme Le salaire de la peur de Clouzot ou encore plus récemment les 8 salopards de Tarantino(dans un autre registre). Ce que propose le film est assez rare dans l’univers du genre de guerre. Ici pas de sang à tout-va et d’explosion inutile.
Nolan ne se repose pas sur ses acquis et « essaye » des nouveautés(vis-à-vis de son cinéma). Comme dit dans une interview
Nous avons exploré qu’une fine couche de ce que peut proposer le cinéma
Il tente des choses qui ne plairont pas à tout public (comme toute œuvre). Mais il tente et réussit à diversifier ses réalisations.
Un vrai film de guerre ?
Certes le film divise, on lui reproche sa lenteur, son manque de personnage identifiable et encore son manque de grandeur. Pas assez de bateaux, pas assez d’hommes et pas assez de combats. QUOI ?!
Nolan et son équipe ont essayés d’utiliser le moins d’effets spéciaux et le plus d’effets pratiques. Et c’est pourquoi l’immersion du film est total, on y croit. De même pour les personnages qui sont pour la plus part inconnus au bataillon, tous jeunes (l’âge principale des anglais se battant à Dunkerque était 18-19-20 ans).
Là où le film aurait pu être un film où les combats sont présent dans l’entièreté du métrage, Nolan préfère explorer un aspect plus psychologique (et moins concret). Le tic-tac constant, qui est présent de la première scène jusqu’à la scène où les soldats rentrent en train, permet de créer cette attente, cette tension mais surtout cette ambiance pesante.
Alors oui c’est une musique simpliste, mais osée. Là où les films aujourd’hui proposent, pour la plus part, des thèmes qui ne marquent plus les esprits, Hans zimmer propose cette musique « d’ambiance » ,faisant partie (entièrement) du film, qui pénètre l’esprit et qui même si on l’oublie est bel et bien présente tant elle fonctionne parfaitement avec le propos du récit établie.
Je ne dit pas que Nolan à réussit le chef d’œuvre du genre film de guerre. Là où d’autre comme Spielberg, Gibson ou Malick (pour les films récents) excellent dans la version/vision de la guerre, Nolan offre une nouvelle vision à ce genre. Mais cela fait extrêmement plaisir de voir un film sortir des sentiers battus.
Le film a ses défauts(comme tous film). On peut lui reprocher son manque de dialogue et la présence de trop de longueur. Mais les choix sont réfléchis et apportent tous ce qui fait pourquoi ce film est une réussite(selon moi bien-sûr).
Je pense aussi que le fait de visionner ce film sur un petit écran nuit à la qualité du métrage tant l’importance du son est majeur. Nolan a pensé son film en IMAX et donc pour profiter de l’expérience ultime, il faut voir ce-dernier dans une salle de cinéma (ou blu-ray maintenant).
(Je n’ai personnellement pas vu le film en IMAX et pourtant l'expérience était au rendez-vous)
Je recommande à tous de voir ce film, tant il a à dire. C’est beaucoup plus qu’un film de guerre. C'est un film qui utilise le son d'une manière très prononcé - comme Mother! dernièrement - ce qui rend l'expérience encore plus poussé - sans l'audio le film perd de sa puissance-.