Bon on ne va pas faire dans l'originalité.
Dunkirk est un film maîtrisé et puissement rythmé par un Christopher Nolan plus que jamais passionné par son propos.
Jouant comme à son habitude avec une temporalité inédite pour un récit de guerre, Nolan nous projète dans trois environnements, trois histoires, servant au final un même but et une même patrie.
On pourra remettre en question cette complexité temporelle, déjà vu dans Memento ou Le prestige, qui ici ne sert pas forcément le récit, même si elle est pour moi la bienvenue.
En s'appuyant sur les faits s'étant déroulés à Dunkerque durant la seconde guerre mondiale, le métrage propose au delà du simple film de guerre un thriller psychologique, dans lequel des milliers de soldats patientent dans une impasse sablonneuse, impuissants, pendant que l'ennemi les encerclent progressivement.
Cet ennemi parlons en.
Jamais un soldat ennemi n'est porté à l'écran, ni même le mot nazi ou allemand mentionné, le scénario préférant joué avec le supplice moral des soldats, plutôt que de mettre en avant la menace humaine, s'extirpant ainsi des codes répétitif du genre.
Aucune grandiloquence Hollywoodienne, aucun acte surhumain. Le film reste terre à terre, et malgré ce classicisme narratif, on reste sans voix devant la maîtrise et l'appropriation cinématographique de ce fait historique.
Côté sonore, on retrouve un mixage qui pointe vers l'excellence. Que ce soit les scènes de combat ou les moments de tension extrême, Hans Zimmer délivre ici un score d'une lourdeur à couper le souffle, apportant un tempo à la photographie juste irréprochable.
Niveau casting enfin, Fionn Whitehead est une révélation, Tom Hardy et Cillian Murphy sont comme d'habitude super impliqués, et Harry Stylez étonnement bien dirigé.
Un coup de coeur immédiat pour une histoire classique et authentique, par un Christopher Nolan qui ne cessera jamais de me ravir dans tout ce qu'il entreprend.