Mai 1940, les alliés sont cernés de toute part par l'ennemi, acculés à l'extrême Nord de la France: sur la plage de Dunkerque.
Sous l'attaque incessante de l'aviation allemande, l'exfiltration des 400 000 soldats britanniques semble relever de l'impossible.
La prouesse de Dunkerque repose sur l'époustouflante qualité des images, des prises de vue, transformant une plage française en un univers clos doté d'une immensité angoissante. C'est ainsi que cette plage, ultime espoir de survie, se meut en prison; à mesure que les attaques ennemies se renforcent, comme le reflux des vagues, et ramènent les soldats vers ce rivage infernal, morts ou vifs.
La charge émotionnelle du film est immense, le spectateur sent en lui monter ce désespoir; ce désarroi à chaque tentative d'évacuation ratée. C'est cette sensation désarmante d'impuissance que l'on ressent tout un chacun, ce retour forcé à la case départ que l'on a tous subi un moment dans sa vie, qui est sublimement magnifiée dans cette oeuvre, décuplée par la menace constante d'une mort violente.
De nombreux aspects traumatiques sont également présents, mis en lumière par le contexte de la guerre, en particulier ce que j'appelle la seconde fatale. Cette seconde où notre univers entier est secoué, pulvérisé, changé à tout jamais. Cette seconde où le camarade avec lequel on a partagé les plus intenses moments de terreur, de désespoir; de bravoure, gît dorénavant à quelques mètres de nous, sans vie. Cette seconde où tout ce que l'on a connu, tout ce que l'on a confondu avec une éternité illusoire, n'est plus. Cette seconde où la vie devient un non sens.
Ce film présente bien sûr quelques écueils mais mon penchant pour "l'émotion qui cogne" l'emporte :)