Nolan c’est tout ou rien, j’adore où je m’ennuie ferme. Les retours étant eux-mêmes mitigés, j’avais une petite appréhension. J’ai pris mon courage à deux mains et je suis allée voir Dunkerque.
Désirant limiter l’usage d’effets spéciaux numériques, Christopher Nolan a recherché dès le départ « de vrais navires et de vrais avions qui correspondent le plus possible à ceux de l’époque ». Comme pour les navires, Christopher Nolan opte pour l’usage de véritables avions pour les séquences aériennes, dont plusieurs appareils de la Seconde Guerre Mondiale restaurés (Wikipedia). Avec un budget 100 millions de dollars il n’avait pas vraiment le choix. L’anachronisme le plus évident viendra du décors qu’est la ville de Dunkerque. Pour le reste il faut bien avouer qu’il a plutôt bien respecté l’histoire. Bon ok il faisait beau, car s’il avait fait mauvais temps les bateaux n’auraient jamais pu tenter la traversé, mais c’était moins anxiogène il faut l’avouer.
Nolan revient sur l’opération Dynamo, qui a permis de rapatrier 338 226 soldats. Il s’attarde sur les troupes anglaises qui tentent coûte que coûte de retourner vers la mère patrie. Quand votre vie est en jeu vous êtes près à n’importe quoi, comme notre héros anglais, ou ce jeune soldat français. Survivre ou mourir. Dunkerque est indéniablement un film de survie et non un film de guerre comme nous en avons déjà vu.
Quand on voit les rares photos prisent à Dunkerque on comprend vite que Nolan s’est bien documenté. Il a fait appel à un historien, et s’est aidé des anecdotes des soldats anglais.
On voit un homme se suicider, d’autres passer avant les autres, mourir dans le fioul qui a pris feu… Que des petites histoires qui racontent la Grande. Même si parfois a vous parait gros, il y a un fond de vrai.
On ne voit jamais vraiment l’ennemi, j’ai trouvé ça plutôt bien joué de la part de Nolan. Dans les combats on voit rarement son adversaire. On entend les balles, mais rarement le fusil qui les tire. Cela permet d’être encore plus immergé dans l’action.
Ce survival est oppressant, j’étais mal réveillée quand je suis rentrée dans la salle, mais pour le coup il m’a boosté. J’étais à fond dans l’action. Le fait de découper les différentes histoires dans le temps et de les faire se recouper à la fin est bien joué. Le script m’a laissé sans voix.
Le casting est au top avec Kenneth Branagh, Mark Rylance, Tom Hardy, Cillian Murphy. Parmi les soldats un inconnu des plateaux Harry Styles, mais pas si inconnu puis qu’il faisait parti du fameux groupe anglais One direction. Ils sont tous parfait. Il y a peu de dialogues, leurs émotions doivent passer par les regards, les expressions du visage et du corps.
On ne sait rien de ses personnages, mais ce n’est pas le but. Le but du film c’est de savoir s’ils vont s’en sortir, pas de connaître leur passé ou leurs ambitions. Et pour une fois ça suffit.
Le musique du film a été composée par Hans Zimmer est originale. D’habitude je ronchonne toujours qu’il ronronnent, mais cette fois elle fait son office. Certes pas de thème accrocheur, mais ce n’est pas l’effet voulu. Elle parfaite pour soutenir le suspense.
Dunkerque est une bonne surprise, un film de grande qualité qui rend un hommage fébrile à ceux qui se sont enfuis pour mieux défendre nos deux pays quelques années plus tard. C’est du bon, du très bon Nolan.