Mon plus grand regret est de ne pas avoir vu ce film dans de meilleurs conditions, au cinéma ou au moins avec un home cinéma et une bonne tv. Dans ce contexte j'aurais été littéralement scotchée, le coeur au bord des lèvres, tant ce qu'essaie de nous faire vivre Nolan est intense, angoissant.
J'ai lancé le film en pensant qu'il serait à part dans la filmographie du réalisateur, mais si le sujet très réaliste diffère de ses récentes productions, j'ai complètement retrouvé sa patte derrière la caméra et le montage : sa manière de mettre en scène le temps. Le scénario suit 3 groupes de personnages, à trois temporalités différentes :
- Le héros sur la plage durant une semaine
- Le bateau de plaisance traversant la Manche durant un jour
- Les Spitfires survolant la Manche durant une heure
Cette différence de durée des trois trames narratives crée ce que Nolan affectionne tant : un film non-linéaire. Une scène vécue par un personnage tôt dans le film sera plus tard revécue d'un autre point de vue, ajoutant de la profondeur à son propos. Alors le moment où ces trois trames se rejoignent au même instant... aaaaah.
Petit bémol, je ne me suis pas réellement attachée aux personnages, le sort de la plupart m'importait peu. Les acteurs ne déméritent absolument pas, le casting est impeccable. A côté des têtes d'affiche qui n'ont plus rien à prouver, je suis vraiment impressionnée de découvrir le talent caché d'Harry Styles dont le passé chez les One Direction faussait un peu mon jugement... à l'instar des autres, il nous offre ici une superbe performance.
Le scénario quant à lui n'est pas d'une complexité affolante, mais ce n'est pas le sujet qui m'a marqué, c'est la manière de le raconter. Des films narrant la guerre, j'en ai vu, mais aucun ne me l'a montrée de façon aussi saisissante. L'attente. Cette attente interminable et angoissée de soldats coincés sur la plage du Mole pendant une semaine m'a noué l'estomac. Cette impression est renforcée par la rareté de leurs dialogues, tout est principalement véhiculé par les regards de cette masse tourmentée, rivés vers le ciel à chaque vrombissement. Les scènes aériennes sont par ailleurs splendides et nous offrent de superbes panoramas, favorisées par une photographie au poil. Quelle prouesse technique quand on y pense.
Je m'arrête là. Il y a trop à dire. J'ai aimé ce film !