Les Anglais parlent aux Anglais

Direction artistique au poil (scène finale magnifique), des plans travaillés qui feront de super affiches et une plongée dans la période. Passé maître dans la gestion de chronologies différenciées (Inception, Memento), Nolan propose des ellipses et retours en arrière qui sont très bien intégrés. Les personnages restent peu développés mais cela renforce l'image de l'irruption de la guerre dans les vies individuelles ainsi que le caractère exclusif de la survie qui seule a de l'intérêt à ce moment.

Pour autant, une oeuvre aussi esthétique soit elle, est indissociable du message qu'elle véhicule. En l'occurrence il s'agit d'exalter la patriotisme britannique sur fond de débâcle militaire. Outre le côté excessif que cette exaltation peut porter, la représentation de l'allié français fait pâle figure. Des 120 000 Français rembarqués il n'en est que très peu question.

Si on ne demande pas un film de proposer une représentation de ce qu'à globalement été l'évacuation (d'autant que le parti pris est celui d'un film à suspense se concentrant sur le destin de quelques individus), c'est bien sur la fibre patriotique que repose le cliffhanger et l'absence de mesure dans la représentation des Alliés pose dès lors un problème.

Film historique à suspense esthétique et bien mené mais un brin irrespectueux à mon avis.