Les clefs et les grenouilles
Je m’étais promis de regarder E.T. l’extra-terrestre avec ma fille. Elle doit être encore un peu jeune, elle n’a pas surkiffé le film. Elle a surtout eu très peur.
Il faut bien dire que le début est réalisé comme un film de peur !
Le monstre, est invisible ou presque, on ne voit que ses doigts, il ne se déplace que la nuit, il renvoie des balles de base-ball.
Ensuite, ce sont les adultes qui n’ont pas l’air vraiment sympas et on sent bien que les adultes ne doivent pas voir le gentil E.T. Lui, fait tout pour se faire remarquer, il veut même emballer maître Yoda le soir d’Halloween, ce qui ne se fait pas.
Donc, ma fille n’a pas complètement apprécié le film mais elle n’a pas cauchemardé la nuit préférant rêver de Raiponce m’a-t-elle dit ce matin au réveil. C’est déjà ça !
J’avais oublié ce film. Je l’avais, jeune, au cinéma, cherchant à retenir mes larmes pour ne pas me chopper la hontasse de la mort devant le pote avec qui j’étais mais à la fin, nous avions chialé tout deux comme des madeleines.
J’étais donc en mode redécouverte.
C’est vrai que c’est un peu flippant. Les adultes sont des animaux flippant ne cherchant que la destruction. Ça semble clair. Je me souviens qu’à sa sortie un pays nordique voulait interdire l’accès aux enfants pour ce film car les adultes avaient une trop mauvaise image. C’est fichtrement vrai.
Y’a le flic (ou l’agent gouvernemental), Keys, dont on ne voit et entend que les clefs et qui traque sans relâche l’extra-terrestre au plus grand mépris de la loi.
La mère, larguée dans l’éducation de ses minots, larguée par son mari qui a préféré se barrer au Mexique avec une blonde à forte poitrine de 20 ans sa cadette (on ne le sait pas ça mais on s’en doute). La mère qui encourage la délinquance routière, le vol de carte bleue, l’absentéisme scolaire et j’en passe.
Le pire, c’est le prof. La scène du cours de biologie est insoutenable de cruauté et de sadisme.
Oui, les adultes ne sont pas reluisant de ce film.
En plus, les adultes n’ont pas de tête, ce qui renforce avouez-le, le caractère flippant des personnages. Les adultes sont vraiment malsains.
C’est la morale du film et c’est aussi un thème que Spielberg évoquera souvent dans son cinéma. De mémoire, l’histoire de Peter Pan dans « Hook », le personnage principale de « attrappe-moi si tu peux » qui incarne ses personnalités comme un enfant lors de ses jeux, ou encore, ce général dans « 1941 » qui pleure devant « Dumbo » au cinéma. Mais je ne suis pas ici pour faire une thèse sur la place de l’enfance dans le cinéma de Steven mais bien pour parler d’E.T.
Le film aborde différent style cinématographique, il quitte rapidement le genre de l’horreur poursuit par la comédie, continue dans le mélo et finit en film d’action. Ce qui est véritablement très fort et prouve que Spielberg est un grand. A l’habitude du réalisateur le film est rythmée même si la fin est un peu longue (et hier, j’ai même pas pleuré)