Lorsqu'il met en scène Rencontres du Troisième type, Steven Spielberg attend la fin du long-métrage pour nous montrer des êtres venus d'ailleurs, au contraire d'E.T. où dès les premières secondes il met en place le contexte de la rencontre entre l'humain et les extra-terrestres.
Trouvant principalement ses inspirations dans sa propre enfance, lui qui s'était inventé un ami imaginaire après le divorce de ses parents, il fait ici parler la magie pour nous entraîner avec lui dans cette jolie fable. Il s'en sert aussi pour évoquer plusieurs thèmes, principalement la cruauté du monde, l'enfance et le fossé avec le monde adulte, il fait passer des messages universels par le prisme d'une mise en scène inventive et touchante, avec quelques choix audacieux.
L'une des forces du cinéma de Spielberg, c'est de mêler plusieurs genres, arrivant ici à se faire touchant, drôle ou encore préventif tout en créant un sentiment d'émerveillement, avec authenticité et sans jamais tomber dans la lourdeur. Il parvient à créer un sentiment d'attachement envers les protagonistes enfants ainsi que E.T., rendant son histoire vivante et mettant en place un climat magique, oscillant par moments avec l'angoisse, la tension ou encore la beauté et l’innocence.
Filmant E.T. l'extra-terrestre à hauteur d'enfant, le cinéaste américain déborde d'idées, que ce soit dans le scénario et la mise en scène, et plusieurs séquences sont des modèles au point de devenir inoubliable, à l'image du final, d'Halloween ou la découverte d'un E.T. agonisant. S'appuyant sur une remarquable bande-originale de John Williams, ainsi que sur de très bons comédiens, il parvient à créer l'émotion avec simplicité, se servant avant tout des rapports entre E.T. et les enfants.
En signant E.T. l'extra-terrestre, Steven Spielberg propose l'une de ses œuvres les plus personnelles et universelles, mettant en scène avec simplicité et émotion une jolie fable à hauteur d'enfant, évoquant autant le refus de grandir que la tolérance et la cruauté du monde adulte.