Une heure trente insoutenable.
Alors que je m'informais de plus en plus sur le véganisme et les raisons qui poussaient les gens à changer radicalement leur régime alimentaire après avoir été sensibilisé au combat que mènent la Sea Shepherd Conservation Society, j'ai commencé à regarder des documentaires traitant de la cause animale. Ainsi, mon choix s'est porté vers des références en la matière : Food, Inc.; The Cove; The End Of The Line et j'en passe avant de regarder celui que je redoutais le plus : Earthlings.
Après avoir lu les critiques et les témoignages de gens qui ont vu leurs vies changer après visionnage de ce que beaucoup considèrent comme un film de propagande véganiste, je redoutais de voir des images qui auraient pu me choquer. La violence qu'ont les Hommes envers les êtres vivants n'est pas nouvelle, et tout le monde se doute à l'ère de l'Internet des choses que peuvent subir les animaux.
Alors j'ai pris mon courage a deux mains et j'ai lancé Earthlings.
Le documentaire de Shaun Monson se penche sur la question épineuse qu'est celle du traitement que font subir les Hommes aux êtres vivants peuplant notre belle planète. Sans censure aucune, le spectateur se retrouvera face à l'insoutenable spectacle caché derrière les murs opaques des abattoirs, les bâches des cirques et les portes des laboratoires. Allant de la domestication à la recherche scientifique en passant par le divertissement ou l'industrie alimentaire, Earthlings tapera sur tous les rouages de l'industrie.
La souffrance y est exposée à nue sans être jamais cachée pour ne pas trop choquer celui qui regarde. On explique simplement ce que subissent les êtres vivants dans les situations que nous les forçons à vivre.
Obligeant celui qui regarde à faire face au macabre commerce dont il est l'un des chainon, Earthlings nous fait ressentir un malêtre profond, quelque chose qui vous prend aux tripes. Alors qu'on a tous déjà vu les films d'horreur ultra-gores où le sang giclent partout, les tripes deviennent des tapis très cosys et les membres arrachés ornent les meubles, nous ne sommes pas préparé à ce que le documentaire va nous montrer. La souffrance d'êtres vivants engendré par des pratiques inhumaines qui font passer le profit avant la décence.
Earthlings place les êtres vivants et les Hommes sur un pied d'égalité, nous prouvant que bien trop la bestialité de nos actes face à des créatures douées de sensibilité.
Ainsi il agit, en plaçant le spectateur dans la situation inconfortable qu'est celle de la responsabilité des actes qui lui sont montrés et qui le dégoûtent. La thérapie choc, c'est la méthode qui est choisie; et ça marche. Le documentaire le dit lui-même : les hommes refusent de voir ces images car ils vivent mal le spectacle de la souffrance des animaux qu'ils utiliseront ensuite comme chaussures ou dans un hachis-parmentier.
Tout omnivore anti-spécisme que j'étais, je me suis pris au fil des minutes des baffes. Et ce même en tentant de tourner le regard : les cris déchirants des animaux m'ont ramené à la triste fatalité. Je devais voir ces images.
Une heure trente insoutenable qui se doit d'être montrée à tout le monde. Beaucoup sortiront changés, profondément dégoûtés d'eux-mêmes sans doute également, d'autres fonderont en larmes.
« De toutes les créatures qui ont été faites, l'homme est la plus détestable. De la couvée entière, il est le seul - le seul et unique – à être doué de malice. C'est le plus vil de tous les instincts, des passions et des vices - le plus odieux. Et - de toute la liste – c’est la seule créature dont l’esprit est aussi méchant. »
- Mark Twain.