Earthlings, ou le film que tout le monde devrait voir
Earthlings n'est pas facile à voir. Earthlings est clairement engagé, partisan et prosélyte de l'anti-spécisme. Earthlings ose la comparaison (pertinente ? douteuse ? le débat reste ouvert) entre exploitation animale et répression humaine, notamment le nazisme (ou plutôt, le parallèle est fait entre racisme, sexiste, et spécisme). Et Earthlings montre les pires situations. Il faut dire que, des "pires situations", il y en a pléthore. Même si elles ne sont pas absolument universelles...
Au-delà de l'engagement personnel qu'il véhicule, que l'on y adhère ou pas, il demeure un film à voir. Il est dur, il fait pleurer, il écœure, mais il parle de vérité, de réalité, d'horreurs quotidiennes. Vous mangez de la viande, vous portez du cuir, vous emmenez vos enfants au cirque ? D'accord, mais sachez ce qu'il se trouve derrière. Tout le monde devrait savoir. Que l'on soit militant pour le droit des animaux ou non. Car il ne s'agit pas là "d'aimer les animaux", ni de sentimentalisme ; ni plus ni moins que de respect de la vie et de la liberté.
Bref, Earthlings est un documentaire fort, bouleversant, courageux, engagé. Joaquim Phœnix, plus connu pour son rôle de vile empereur dans l'excellent Gladiator de Ridley Scott, nous délivre les informations avec une voix retenue, sobre, mais prenante. La musique de Moby est très bien utilisée, même si elle tend à disparaître derrière les images. La réflexion autour du terme de "Terrien" est bien amenée, mais on peut reprocher au film son côté très... moralisateur, presque propagandiste. Mais c'est cela l'engagement, non ?
Je ne dirai pas "Âmes sensibles s'abstenir". Je dirai : Âmes sensibles ou blindées... regardez. Jusqu'au bout.