Dernier film réalisé par Penny Marshall, qui s'était déjà occupé de Big, Écarts de conduite est un titre ô combien trompeur sur la façon dont il est vendu. Loin de la comédie romantique annoncée au départ, il s'agit d'un drame qui porte sur une conséquence survenue à 15 ans, tomber enceinte, et qui va lui poser en sorte préjudice durant bien des années.
Drew Barrymore joue cette jeune femme, dénommée Beverly D'Onofrio, une ado sans histoires, qui va sauter le pas avec un type à une soirée. Sauf qu'elle va tomber enceinte, que les parents refusent qu'elle avorte, et qu'elle va devoir non seulement garder cet enfant, mais aussi épouser le futur père. Tout va contre sa volonté, et ça va aller de mal à pis à vouloir gérer ce bébé en même temps que les études, et le mari qui part en vrilles à consommer de la drogue.
Autant dire que le film n'est pas rose, mais il est porté par l'implication très énergique de Drew Barrymore, qu'on voit de 15 à 40 ans (alors qu'elle avait 26 ans au moment du tournage), sans maquillages, juste des perruques pour lui donner de l'âge ou non. Il faut dire que l'effet est réussi, même chose pour Steve Zahn, qui a l'air de se décrépir de plus en plus. Le plus étonnant est sans doute la présence d'Adam Scott, qui joue le fils de Drew Barrymore quand elle a 40 ans, mais qui en fait plus âgé que l'actrice ! Les joies du cinéma... On retrouve aussi dans le casting Maggie Gyllenhaal, James Woods et Lorraine Bracco.
Pour une fois dans le cinéma américain, il est clairement montré qu'avoir un enfant peut être aussi un boulet dans l'épanouissement de sa vie professionnelle et personnelle, car Beverly échoue à chaque fois dans ce qu'elle entreprend parce qu'on lui fait comprendre qu'avec son bébé, on peut pas lui payer des bourses d'études... D'ailleurs, elle ne lui parle pas forcément très bien ; même s'il ne faut pas faire ça chez vous, ça fait du bien un peu de poil à gratter.
Après, tout n'est pas parfait, notamment la fin que je trouve ultra-sirupeuse, et presque sortie du film, ou alors Steve Zahn qui en fait beaucoup, mais on sent la sincérité de la réalisatrice, qui d'après ce que j'ai compris a vécu peu ou prou la même chose, en voulant donner du cœur à cette histoire, mais ceux qui s'attendent à une comédie romantique risquent de tomber de haut.