On va s'éviter l'éternelle ritournelle du "Tim Burton parle en miroir de lui-même lorsqu'il traite d'Ed Wood", vu et revu des milliers de fois. Je préfère pour ma part concentrer ma critique sur d'autres aspects du long-métrage et en particulier la photographie.
Je ne comprends pas comment ce film n'a pas pu gagner un Oscar pour sa photographie. L'Oscar du meilleur maquillage était mérité. Incontestablement, Martin Landau n'a pas non plus volé son Oscar du meilleur second rôle tant il a incarné brillamment Bela Lugosi, lui apportant une émotion pudique pour décrire sa fin de vie.
Mais même pas une simple nomination pour la photographie ? Stefan Czapsky a pourtant réussi un chef d'œuvre dans son domaine avec sa maîtrise des jeux de lumières et du noir et blanc.
Certaines scènes jouent même avec la déformation des ombres pour livrer de très beaux plans. Sans Czapsky, le film n'aurait pas du tout la même trempe.
Resterait toujours cet hommage enthousiasmant à Ed Wood, sans jugement mais au contraire avec beaucoup d'affection, et aux films de la Hammer.
Resterait également une interprétation par Depp sans faute.
Mais le film passe dans une autre sphère grâce à sa forme. Et c'est à ce technicien que je souhaitais rendre hommage.