Ce film est tellement bourré de clichés que l'on est en droit de se questionner sur la véritable démarche du réalisateur. Souhaite t-il rendre un hommage sincère mais parodique à tous ces films de sports mettant en scène des outsiders et leurs coachs résignés qui pullulent au cinéma depuis environs 30 ans (citons par exemple Rocky, Kickboxer, Million Dollar Baby, La couleur de l'argent, les seigneurs et bien évidemment Rasta Rocket) ? Ou bien est-il complètement premier degré en voulant adapter d'une manière on ne peut plus classique l'aventure, certes extraordinaire du premier sauteur à ski britannique ?
Ce Dexter Fletcher semble suivre à la lettre "le parfait petit manuel du film de sport réussi". Il applique point par point tous les éléments que l'on a déjà vu cent fois ailleurs comme si il lisait une recette de cuisine. D'abord, il y a le héros qui se rêve champion mais que tout porte à croire qu'il ne réussira jamais. Il est anglais, à de grosses lunettes et est un peu con. Puis il y a le vieux coach résigné, un ancien champion déchu alcoolique qui va revivre sa gloire d'antan à travers son jeune poulain (forcément au début il refuse de l’entraîner). Il y a les méchants champions qui se moquent du héros. Dans Rasta Rocket, c'était les suisse, ici ce sont les finlandais. Le père de famille qui n'y croit pas au début mais qui finit par devenir le premier fan de son fils. Et surtout il y a ces scènes ! Ces putains de scènes à la Rocky que l'on retrouve dans à peu près tous les films de sport. Ces putains de bordel de scènes d'entrainement qui résument avec un montage calqué sur une musique motivante des mois d’entraînements avec le héros qui échoue encore et toujours, mais qui finit par réussir et à lever les poings en l'air. Ce genre de scène à tellement été parodié que l'on se demande si ce n'est pas le cas ici. Le truc c'est que rien dans ce film ne semble parodique. L'humour est totalement premier degré et se base exclusivement sur le caractère obsessionnel de son personnage principal. A part quelques bref soufflement de nez incontrôlés, on ne peut pas dire que j'ai énormément rit.
Bref, Eddie the Eagle ressemble à tous ces films de sports déjà cité et le parallèle avec Rasta Rocket est inévitable. Mais paradoxalement, bien que je sois conscient des dizaines d'archétypes qui nous sont imposé, je me suis laisser prendre par l'histoire hallucinante (car vraie) de Eddie Edwards. Je me suis surpris à entendre battre mon cœur précédent le saut final et à applaudir mentalement chaque réussite du personnage. Eddie the Eagle est un film trop académique pour être bon, mais force est de constater qu'il se révèle plutôt efficace. Et c'est sans doute cela qui m’empêche de lui donner un trop sale note.
PS : Pendant tout le film, je me suis demandé pourquoi l'acteur principal nous imposait cette immonde grimace. On aurait dit José Garia en train d'imiter De Niro dans Nulle Part Ailleurs. En fait, il essayait tant bien que mal d'imiter le vrai Eddie Edward qui est une sorte de sosie de Francis Heaulme en roux. Du coup on est en droit de se demander pourquoi sont-ils allé cherché un beau gosse comme Taron Egerton pour jouer un type qui semble avoir été finit à la pisse. C'est quand même pas les acteurs moches qui manque au Royaume Unis !