Dans la même veine que le sympathique Rasta Rocket, on retrouve plus de 20 ans plus tard une histoire vraie, mais pas trop. A partir de l'étonnant parcours de Michael Edwards, Dexter Fletcher va nous conter une histoire sympathique sentant bon les années 80. On passe un agréable moment en compagnie de ce jeune homme voulant à tout prix vivre son rêve.
Michael Edwards, sa vie, son oeuvre et ses envolées, où à peu près. Il a les traits de Taron Egerton, qu'on avait découvert dans l'excellent Kingsman où il tenait le rôle principal sous la direction de Matthew Vaughn. Ce dernier est cette fois-ci producteur et laisse la caméra à Dexter Fletcher, dont le premier film Wild Bill était prometteur. Ce n'est pas évident de passer du drame à la comédie, surtout quand le budget est plus conséquent avec la présence d'une star, en l’occurrence Hugh Jackman. On sent l'envie de bien faire, de remplir le cahier des charges et de ne pas sortir du cadre. Cela se regarde tranquillement et on en ressort détendu. Cette simplicité n'est pas désagréable, mais il manque ce petit truc pour rendre le film plus captivant.
Ce sera les Jeux Olympiques et puis c'est tout! On ne peut qu'être admiratif face à l'obstination de cet enfant, pas vraiment prédestiné à devenir un athlète. La première scène est surement la plus réussie du film. On découvre notre héros préparant ses affaires et se rendre à l'arrêt de bus pour partir à Rome et participer aux JO. Son père vient le chercher, alors que sa mère soutient le rêve de son fils. C'est attendrissant, tout comme sa maladresse. Il va grandir avec cette irrésistible envie de devenir un olympien. Après les JO d'été, il va jeter son dévolu sur ceux d'hiver. Cela confirme son indéfectible motivation pour réussir son rêve par n'importe quel moyen. Il va devoir affronter son père, qui veut le voir suivre la même voie que lui en devenant plâtrier. Mais sa mère veille sur son enfant qu'elle chérit plus que tout.
"Le plus important n'est pas de gagner, mais de participer" l'adage du baron Pierre de Coubertin trouve ici une belle illustration. L'histoire est belle, mais le film est moins enthousiasmant. Même si l'histoire est vraie, elle n'évite pas les nombreux écueils inhérents au genre. On retrouve le cinéma des années 80 à travers son aventure, avec des références à Karaté Kid, Quand Harry rencontre Sally et même Dirty Dancing. Bo Derek va servir en quelque sorte de stimulant et permettre à Michael Edwards de progresser sous l'air du Boléro de Maurice Ravel. Hugh Jackman est impeccable en ancien champion déchu, un rôle fait pour mesure, vu que c'est une pure invention. Son duo avec Taron Egerton marche bien : l'élève et le maître où plutôt le casse-burnes et l'alcoolique. On appréciera aussi la présence de Christopher Walken et Jim Broadbent, même si leurs rôles sont anecdotiques.
Un film à voir pour se vider les neurones et pour découvrir l'étonnante histoire de Michael Edwards. Dommage que le film manque de fraîcheur, ce qui est paradoxal vu qu'il se déroule durant les jeux olympiques d"hiver.