Eden
5.5
Eden

Film de Mia Hansen-Løve (2014)

1995. Le scène rock est au creux de la vague depuis la mort de Kurt Cobain. La scène rap commence à croître. Mais dans cette période transitoire, une bombe est lâchée : DA FUNK. Sur un beat à la fois lent et rythmé, froid et lancinant, cet ovni musical déferle sur les dance-floors de l'époque faisant émerger un mouvement en gestation depuis quelques années : La French Touch.
Courant musical exclusivement parisien, ce phénomène s'est imposé en véritable révolution culturelle, ayant pour pierre angulaire la house mais se traduisant par tout un mode de vie et une façon de faire la fête.

Bel hommage lui est rendu par le film Eden, qui retrace le parcours de Paul, noctambule invétéré, binôme de Cheers, duo de DJ.
A travers ce personnage attachant, ses frasques sentimentales et son immaturité touchante, dont l'ascension sera inexorablement suivie de son déclin, on se promène dans les méandres de cette scène underground, vivante et colorée.

On navigue de soirée en boîte de nuit, de beaux apparts haussmaniens à la Coupole, en passant par des lieux improbables où des raves étaient organisées au pied levé, véhiculées par Radio FG.
Nous sommes, l'espace de deux heures, témoins d'une époque révolue, d'une parenthèse enchantée, presque hippie dans sa démarche, son idéologie collectiviste, son insouciance. La musique est presque un personnage à part entière, plus principalement axée sur le garage, ce sous-courant de la house, laissant une grande place aux voix, un savant mélange acidulé flirtant avec le disco, la soul et le funk. L'electro pure n'est pas en reste, croisant au détour d'une soirée Thomas et Guy Man' des Daft Punk, très ressemblants à visage découvert, ayant atteint l'apogée de ce mouvement n'ayant véritablement animé qu'un microcosme.

Sur un long travelling avant traversant trois décennies, on assiste à une évolution de l'époque, des mœurs, des gens, tout aussi passivement, en tant que spectateurs, que Paul, enraciné dans son quotidien, fixé comme sur une vieille photo.
Empreint d'une certaine nostalgie pour une période faste, presque philosophique dans ses thèmes, la quête de l'identité, le passage à l'âge adulte, la construction de soi dans un univers très superficiel, ce "presque" documentaire a cependant ses faiblesses. La réalisation manque cruellement de maîtrise, l'histoire tourne souvent à vide.
C'est parfois insipide et lent, en fait, les acteurs plafonnent assez vite.

Mais ne boudons pas notre plaisir, savourons ce film frais et pétillant, optimiste et pessimiste à la fois, témoin d'une époque... Même si c'était hier...!
Thomas2402
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le 2 déc. 2014

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Thomas2402

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