Welcome to New York par Thomas2402
Je ne suis pas un spécialiste de la filmo d'Abel Ferrara. Mes connaissances de ce réalisateur se cantonnent à Bad Lieutenant et The King Of New York, que je considère cependant comme des chefs d'oeuvre.
Par ailleurs, malgré ses frasques éthilico-fiscalo-identitaires, et sa boulimie de navets pompes à fric depuis ces 20 dernières années, je voue un culte sans limite à Gérard Depardieu, qui est selon moi, le meilleur acteur français des années 70-80. Je tiens à donc à préciser que c'est sans a-priori négatif que j'abordais Welcome to New York, qui, bien avant sa sortie, était déjà précédé d'une réputation des plus sulfureuses de par son sujet brûlant.
Le résultat est sans appel : Lamentable.
Tout d'abord, la réalisation : Sans recherche, esthétiquement épouvantable, on a l'impression d'assister à un sous-Hollywood Night des années 90. Tout est laid : L'image, les cadrages, la photographie, les mouvements de caméra... A côté, certaines séries B pourraient presque passer pour du Kubrick!
Ensuite, le jeu : Mauvais, tant les premiers que les seconds rôles, une récitation de prompteur, sans émotion ni relief.
Mais surtout, le propos. Le film a consonance politique est un exercice intéressant mais périlleux. Nombre s'y sont illustrés, dans des styles très différents. Certains ont atteint l'excellence (certains Costa-Gavras, Les Hommes Du Président, JFK...) d'autres se sont ramassés et ont donc été vite oubliés. Récemment, Quai d'Orsay, très imparfait, ne s'est pourtant pas montré dénué d'intérêt.
Le sujet pouvait donc être prometteur et novateur : Surfer sur un fait divers ayant animé les médias massivement pour analyser l'ambivalence d'un homme, partagé entre une position politique internationale d'envergure, aux ambitions indiscutables et aux perspectives ascensionnelles certaines, et une vie dissolue, scabreuse, déviante, le conduisant inéluctablement à sa perte.
Il n'en est rien!
On assiste à un spectacle écœurant de vulgarité, d'un glauque absolu.
La première demi-heure est une succession de scènes orgiaques, de triptyques baise/champagne/viagra, à 2/3/4 ou plus, se résumant à un Depardieu bedonnant, dégoulinant et libidineux, qui, dans un râle permanent à la limite de l'animal, claque des fesses de prostituées Russes dans des chambres d'hôtel luxueuses. La où le récent Loup de Wall Street conserve un certain fun clownesque dans l'étalage de déglingue, Welcome to New York laisse une impression nauséabonde de mauvais film porno.
La deuxième partie est plus grave : l'AFFAIRE Sofitel. Total parti pris : L'agression a bien eu lieu et on y assiste. Aucune place n'est laissée au doute quant au déroulement des faits de la suite 2806. C'est violent et c'est sans appel.
La troisième partie aurait pu rattraper la mayonnaise : L'après et la psychologie du personnage. Là aussi, c'est raté! Je n'ai pas d'affect particulier pour DSK mais le film ne lui laisse aucune chance. Il est dépeint comme un monstre, cynique, désabusé, vulgaire, inintéressant et dégageant une antipathie absolue. Les échanges sont creux, plats et déconstruits. Le film se termine donc de façon peut être encore plus pathétique qu'il n'a commencé, c'est dire!
Bref, on assiste à deux heures d'un spectacle sans intérêt, glauquissime, et surtout bien racoleur, que la polémique naissante risque de promouvoir massivement, malheureusement.