Une journée en enfer sans fin.
Blockbuster de l'été avec Tom Cruise. Presque une tradition. En cette année 2014, le scientologue le plus connu de la planète nous offre un excellent film de divertissement, foutrement bien pensé et réalisé, avec un scénario en béton armé et deux personnages principaux ultra-attachants. Oui, ce bon vieux Tom nous fait encore quelques surprises.
Cruise joue un commandant américain (William Cage) qui débarque à Londres, chargé de la communication de la coalition contre les mimics (des extraterrestres qui ont débarqués sur Terre pour détruire la race humaine, une broutille). Ce bon vieux Tom est donc un simple baragouineur qui incite avec brio des jeunes à aller se faire trucider pour la survie de l'espèce humaine. Sauf qu'on l'envoie se battre, et il veut pas. On l'envoie donc de force, et sur le champ de bataille, se fait tuer par une de ses bestioles (bien qu'elle soit différente de toutes les autres, plus grande et bleutée). Cruise se réveille alors la veille, au moment où il se rend compte qu'il est aux arrêts et qu'il est envoyé de force au front. Il revit donc la même journée. Encore, encore et encore.
Le scénario donne l'impression au départ de recycler d'anciens succès en les remixant (Jour sans fin / Independance Day / Elysium) mais ce serait vraiment rabaisser le film. Le scénario part d'un postulat simple pour créer des situations vraiment hilarantes et décomplexer les scènes d'actions. Tel un jeu vidéo, on se lance dans la bataille avec Cruise en n'ayant aucune peur de se faire tuer, on pourra toujours recommencer. L'idée de scénario est parfaitement retranscrite à la réalisation et au montage, de façon dynamique et ultra découpée sans aller dans l'excès. C'est soutenu, vif, drôle, jouissif et sacrément entrainant.
Les personnages sont tout aussi intéressants, surtout celui de Tom Cruise qui n'est qu'une poule mouillée doublée d'un médiocre soldat. Voir comment il essaye désespérément de ne pas aller se faire écharper le rend diablement humain, et plus attachant que tout les personnages qu'il a pu incarner auparavant. De même que le personnage d'Emily Blunt en super soldat de l'armée, badass de chez badass qu'on apprendra à découvrir au fur et à mesure de la répétition de la journée.
Et c'est aussi un tour de force incroyable. Partir d'une idée de scénario qui engendre théoriquement une répétition, là où le film arrive formidablement à l'éviter. Il y a juste ce qu'il faut de gags de répétitions et de récursion dans le montage. Chaque idée de mise en scène fonctionne et n'altère pas la suivante, à aucun moment on ne s'ennuie devant le film. C'est un incroyable tour de force pour un blockbuster de réussir ça.
Et puis, l'action se passe en Europe, on voit 1 seconde de François Hollande et le film se déroule quasi intégralement en France. Cocorico. Les scénaristes ont même repris des clins d’œil de l'histoire (bataille de Verdun et débarquement sur la plage de Normandie). Les bestioles ont envahis l'Allemagne et la France, et... métaphore des Nazis ? Peut être, mais ce serait trop pousser ce que montre le film. Bien que Doug Liman (déjà réalisateur des excellent "La mémoire dans la peau" et "Mr & Mrs Smith") ai sans doute voulu faire une analogie pas idiote, il a du freiner ses ardeurs pour x et y raisons.
Si vous chercher un excellent blockbuster qui remplit de A à Z son objectif (mais ne va pas plus loin), ce film est pour vous.