Bon les films où un mec bien sous tous rapports, pète littéralement un câble parce qu'il en marre de sa petite vie insignifiante, il y en a pas mal. Celui-ci, bien qu'il ne soit de loin pas parfait, jamais la mise en scène n'arrive à dire quelque chose, c'est un peu gênant, montre l'une de mes craintes (et ça va, je ne suis pas trop névrosé). C'est-à-dire, de moi-même ne plus me contenir, de me mettre à bouillir et d'envoyer tout valser pour aller buter des gens et baiser des putes.
Parce que le constat du film est sans appel, l'homme occidental est pris dans un étau, d'un côté sa femme, plus désirable depuis des années (encore que là ça va) et de l'autre tout un tas d'arnaques qui sont là pour tirer du fric au gars riche qui justement aimerait s'envoyer en l'air avec quelqu'un de désirable. Il est donc condamné à être là, amorphe, à se tirer sur la tige et à se faire arnaquer.
Après, je trouve le film assez poussif, les situations qui semblent crédibles et réalistes au début sont finalement assez décevantes, parce que si William H. Macy a la tête de l'emploi je ne le trouve pas forcément super juste non plus. Les situations proposées sont finalement assez vaines. Disons que je n'ai jamais ressenti quelque chose de particulier en voyant ce film, que je trouve assez long pour un truc qui dure 1h20. Alors il n'est pas déplaisant... Loin de là.
Mais disons que j'en aurai voulu plus. Et si j'aime le début, avec les incompréhensions d'Edmond vis-à-vis du monde la prostitution qu'il ne connaît pas, ça manque d'impact. L'enchaînement est certes logique, bien vu, mais je n'arrive pas à y croire. Parce qu'en fait il est trop naïf, trop propre sur lui, trop gentil... Alors oui, s'il ne l'est pas, il n'y a pas de film, mais ça m'empêche d'éprouver de l'empathie pour cette bonne poire. Ce qui m'empêche de trouver ça bon, alors que c'est plutôt sympa à regarder.
Je dois cependant avouer que la toute fin du film vaut le détour.