Nous sommes tous des ânes
Comment avoir le cœur serré durant 15 minutes ?
En faisant la connaissance du merveilleux Edmond, être différent, exclu du monde et de sa bêtise crasse, victime de la bien-pensance ordinaire. Edmond est petit, Edmond n'est pas beau, Edmond est taiseux. Exclu pour exclu, Edmond va s'imaginer en âne, va s'aimer en âne.
Voici certes un hymne à la tolérance, mais sans les poncifs qui vont généralement avec cette expression. En effet, rien n'est fait ici pour mettre le spectateur à l'aise, pour rendre sa promenade avec Edmond confortable. Le trait esthétique ne cajole pas, la narration n'offre pas d'issue de secours et nous oblige à regarder en face cette souffrance infinie.
Pour résumer, un gros gros coup AU cœur, et donc un gros gros coup DE cœur.
Du grand art, d'ailleurs salué par le Prix Spécial du Jury à Annecy en 2012, et nommé aux César 2013 dans la catégorie Meilleur film d'animation.