Ce dernier film du tandem Kervern/Delépine raconte l'histoire de trois névrosés de la vie habitant dans un lotissement moderne mais sans âme, quelque part dans le Pas De Calais. Ça promettait du croustillant avec le trio des personnages interprétés par Blanche Gardin, Denis Podalydès et Corinne Masiero partant en guerre contre des désagréments des réseaux sociaux qu'ils rencontrent de l'incontournable et omniscient internet.
Bah, que nenni : on s'emmerde en plus d'une heure entre les gros plans bancales des trois personnages principaux concernés et des paysages filmés désespérément vides d'envie d'aller voir là-bas. L'histoire, malgré ses absurdités, avance en traînant des pieds, est lestée par les situations sociales et sentimentales embourbées de ces déprimés qui se laissent noyer dans leur manque de motivation à se réveiller. C'est peut-être fait exprès mais alors ça puerait la complaisance.
Même certains gags traînent en longueurs, comme si les réalisateurs cherchaient à insister de peur que le spectateur ne comprenne pas : Blanche Gardin se réveillant chez un type avec son application de traduction toujours allumée de son portable.
J'aime beaucoup l'acteur Denis Podalydès, mais son rôle de père veuf finit par exaspérer avec ses contacts téléphoniques intempestifs de sa Miranda, une voix féminine exotique à l'autre bout du fil et du monde. Il rappelle l'insupportable casse-couille joué par Laurent Lafitte avec les textos de sa Juliette dans Les Petits Mouchoirs.
Quand on commence à trouver le temps long devant un film en passant du soupir au souffle d'agacement, ce n'est jamais bon signe ! Hélas, Effacer L'Historique a pâti de la conséquence d'être un long métrage chiant malgré une sympathie ressentie vis à vis des acteurs et une jolie petite fin.