J'aime beaucoup, d'habitude, le duo Kervern et Delépine, mais là je dois dire que ça n'a pas totalement fait mouche. Disons que le rythme du film très saccagé où on passe vite du coq à l'âne sans que les situations durent vraiment est assez vite lassant. En fait je trouve que ça empêche d'être à la fois réellement drôle et réellement touchant (ce qu'on aime chez eux d'habitude).
Et surtout j'ai trouvé ça un poil vain. Le message sur la nécessité de reconnecter avec ceux qu'on aime est un peu convenu et arrive comme un cheveu sur la soupe.
Même les mini-intrigues servant de point de départ au film à savoir le harcèlement, le chantage à la sex-tape ou la notation sur les sites internets auraient pu se résoudre en 30s si les personnages faisaient ce qu'il fallait (à part peut-être pour les notes) : aller voir la police et donc tout ça c'est un peu des faux problèmes qui les obsèdent.
D'ailleurs la solution proposée c'est de les ignorer, sauf qu'à côté de ça ils de vrais problèmes, notamment financiers et en fait à la fin du film rien n'est résolu et je trouve donc un peu facile à la fin de l'occulter et de faire comme si tout allait bien...
De manière générale le film est agréable, mais je trouve qu'il ne décolle jamais vraiment et que les situations proposées sont parfois drôles mais pas autant qu'elles devraient l'être et qu'elles auraient pu l'être. J'ai plus l'impression de voir une succession de saynètes plutôt qu'un tout cohérent, surtout que la mise en scène ne suit pas forcément non plus.
Alors oui, il y a quelques rencontres qui fonctionnent vraiment bien, notamment celle avec Houellebecq qui est comme à chaque fois le meilleur moment du film, mais pour les autres j'ai l'impression que ce n'est pas abouti, que dans les dialogues, les mise en scène il manque un peu quelque chose qui soit réellement drôle ou touchant.
D'ailleurs le trio de personnages est assez déséquilibré puisque Corinne Masiero a finalement un rôle bien moins important que les deux autres. De manière générale j'ai l'impression que les personnages sont sous exploités que ça soit Bouli Lanners, Philippe Rebbot ou encore Benoît Poelvoorde. Limite il aurait fallu supprimer un des trois personnages principaux et donner plus d'importance et de temps à l'écran aux seconds rôles.
Bref, j'en ressors avec une impression désagréable d'avoir vu un film bancal qui n'arrive pas à son objectif, pire qu'ils ne savaient même pas comment traiter dans leur film ce rapport à « internet » et tout ce qui va avec.
Après c'est pas mauvais, il est même globalement plaisant comme film, mais j'en attendais quand même beaucoup plus.