Jean Becker : après le polar "Un nommé La Rocca", il est devenu le cinéaste qui met en scène des braves gens ou encore l'amitié. Il y eut "Les enfants du marais" puis, après "effroyables jardins", il y aura "dialogues avec mon jardinier" puis "la tête en friche".
Pour ceux qui pensent ou espèrent que "effroyables jardins" est un film d'horreur qui se passe dans un potager (avec des courgettes carnivores monstrueuses), il me semble utile de les détromper et de leur conseiller de passer leur chemin… Le film s'inspire d'un roman (éponyme) que je ne connais pas mais qui fut, semble-t-il, un grand succès public en France.
Non, "Effroyables jardins", c'est plutôt le cinéma qui fait du bien, celui qui réconcilie (un peu) avec le genre humain avec son trop plein de tendresse et d'émotion.
L'histoire tourne autour d'un instituteur pendant les années d'Occupation et de juste après-guerre qui a une passion pour le métier de clown au grand désespoir de son fils, jeune adolescent, de le voir se ridiculiser ainsi en public. Un ami de la famille va lui dévoiler les raisons de cet étrange engagement.
Au-delà de ces éléments, le film est aussi une petite réflexion humaniste sur la guerre et ses tourments. Comme cet acte "héroïque" qui conduit à des victimes collatérales. Comme aussi ce soldat allemand rempli d'empathie pour les otages qu'il est chargé de surveiller.
Comme dans "les enfants du marais", le film réunit les trois acteurs Suzanne Flon, André Dussolier et Jacques Villeret.
S'il ne fallait retenir qu'une chose de ce film, ce serait, à mon avis, la belle prestation de Jacques Villeret ; pour une fois, pour une fois ! on ne lui fait pas jouer le rôle d'un loser même si le début du film pourrait le laisser craindre.
Pour les amateurs, la voiture que conduit Jacques Villeret est une magnifique Panhard jaune canari dont j'hésite pour le modèle entre une PL17 (suivant mon impression ) ou une Dyna 58 (info trouvée sur Google)…
"Effroyables jardins" : une histoire simple, tendre et attachante…