El aura est un film étrange et hypnotique avec une construction particulière. On navigue en eaux troubles et dans un brouillard parfois sinistre.
L’histoire prend son temps pour se mettre en place un peu comme le Taxidermiste. L’ensemble est envoutant, à l’image de la forêt, sauvage et sombre.
Esteban Espinosa est l’anti-héros à l’imaginaire démesuré, épileptique il part dans ses crises comme dans un lâcher-prise de la vie. Depuis longtemps il rêve du braquage parfait, sa mémoire photographique exceptionnelle est comme un don, qui lui laisse croire à des super pouvoirs. Mais la vraie vie voit les choses autrement et son plan de dernière minute, s’avère dangereux pour lui comme pour les autres. Il n’est pas un vrai criminel et va être dépassé par la situation du moins jusqu’à un certain point.
Ricardo Darín est plus énigmatique que jamais, il est le pauvre type dont l’esprit est dérangé par des visions et des idées dépassant l’imagination. De plus il est toujours entre deux crises d’épilepsie susceptibles de le rattraper d’un moment à l’autre.
Dolores Fonzi est un ange malmené par la vie, elle traverse le film avec grâce et mélancolie.
Fabián Bielinsky (mort à 47 ans) n’a réalisé que deux films mais il était déjà maître dans son domaine et dès le premier film « Neuf reines ». C’était un réalisateur et scénariste d’exception.
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