La bonne idée c’est d’avoir choisi Steven Soderbergh pour réaliser ce petit bijou de scénario, un peu comme confier une pierre précieuse au bon orfèvre.
Une écriture brillante, des dialogues percutants et l’histoire de la médecine nous est contée, c’est de la série qui rend intelligent.
J’ai été captivée par les différents caractères, les différents défis d’une équipe médicale dirigé par le grandiose Dr. John Thackery en début 20ème siècle dans le contexte d’une Amérique torturée. L’Amérique aussi nous ai conté : un pays nouveau plein de promesses pour une multitude d’émigrants et la ségrégation raciale qui sévit, impitoyable pour le peuple afro-américain.
Clive Owen campe le Dr Thackery, il est au meilleur de sa forme. Tour à tour : odieux, novateur, révolutionnaire et toxico allumé, un rôle en or pour cet acteur talentueux.
J’ai aussi adoré Juliet Rylance dans le rôle de Cornélia, en femme de tête avant-gardiste et amoureuse; Cara Seymour en soeur pas comme les autres; Eve Hewson en infirmière follement passionnée et Chris Sullivan en ambulancier atypique. Quant à Andre Holland, il est un peu raide mais c’est le personnage qui veut ça.
Un bon casting, une réalisation hors pair, une une série que l’on dévore d’un épisode à l’autre et pour finir une superbe BO qui donne à l’ensemble un ton résolument moderne. Des séries comme ça, faut pas les louper.
Saison 2
Une série hallucinatoire avec le bien et le mal qui se font la malle, plus de frontière. On se perd dans le zones d’ombre de chacun.
Les personnages évoluent dans le bon ou le mauvais sens. L’angélique Lucy (Eve Hewson) prend sa revanche; le dégoulinant Herman Barrow se roule dans la cupidité; Cornelia (Juliet Rylance) lutte avec intégrité; Dr. Algernon Edwards (Andre Holland) est bouleversant d’humanité; Dr Gallinger (Eric Johnson) se laisse aveugler par l’ignorance; Dr. Bertram “Bertie” Chickering Jr. (Michael Angarano) devient un homme et Tom Cleary avec Soeur Harriet ne font que nous surprendre (Chris Sullivan et Cara Seymour).
Du grand casting, une excellente direction d’acteur et une réalisation rythmée comme la musique.
Du grand cinéma sur notre petit écran, mais tu vas devoir, plusieurs fois détourner le regard, trop trash, trop cru, c’est de l’adrénaline, de cocaïne et de l’héroïne, un mélange auquel on s’accroche et le manque nous guette.
C’est sans doute l’une des meilleures séries 2015/2016: délirante, intelligente et portée par une BO envoutante. Clive Owen est un as et le scénario une quinte flush royal. Il est diablement génial, glauque, sombre, lunatique, exalté et inquiétant. Steven Soderbergh est au commande et on navigue en eaux troubles pour mieux refaire surface entres les pirahnas.
Encore plus choc que la première saison, plus révélateur d’une époque: les progrès technologiques, scientifiques, les prémices de l’eugénisme, les émigrants qui débarquent pour conquérir le nouveau monde. C’est plus qu’une série c’est une source d’informations historiques.
Vu la fin, j’ai un doute sur une suite possible et c’est terriblement frustrant.