Je ne comprends pas les spectateurs des fois, tout ce qu'ils reprochent à El Camino, ils l’adulent chez Once Upon A Time in Hollywood. Deux films « slice of life » qui explorent la vie de personnages, mais l’un est un magnifique cadeau rempli de poésies, et l’autre un film fortement égocentrique…
Je pense qu’il y a un quiproquo sur la nature du film, ce n’est pas un long métrage qui a pour prétention de conclure Breaking Bad, d’en être la fin ultime. Non, El Camino est juste un cadeau, une extension, un bonus dispensable qui vient en plus sans absolument rien gâcher avant lui.
Comment peut-t-on s’ennuyer devant El Camino ? Je ne comprends pas. J’ai été pour ma part pris du début à la fin, et ce grâce à la formidable écriture et réalisation audacieuse (mais pas prétentieuse) de Gilligan, au jeu poignant d’Aaron Paul et à la photographie sublime de Marshall Adams.
Ce film est rempli de sincérité, d’amour et de tension. Oui le film en lui-même est dispensable par rapport à Breaking Bad, mais c’est ça aussi le cinéma ! Ça vous a apporté quoi de voir Once Upon a Time in Hollywood ? De voir Pulp Fiction (que j’adore) ? American Graffiti (que j’adore aussi) ? Rien, il n’y a pas toujours des informations complémentaires sur un univers préexistant ou une forte morale dans les films, car un film c’est aussi assister à des moments de vies esthétisés qui nous émeut.
Nous suivons donc le périple de Pinkman avec grand intérêt sans jamais se demander « quelle est l’histoire ici ? Ou Quel est le but du film ? » car tout s’enchaine de façon tellement organique, que le film se laisse parfaitement regarder avec cette envie de toujours en voir davantage.
Les caméos des persos de BrBa sont parfaitement équilibrés et bien choisis, nous ne sommes jamais dans la lourdeur ; et le film est en général très bien équilibré en restant dans une sorte de doux-amer constant et dans une maturité qui évite toute émotion facile ou fan service lourdingue. La fin, en doux-amer elle aussi, est tellement belle et réussie. Simple mais poétique.
Je vois El Camino comme le symbole de notre amour pour Breaking Bad : Jesse Pinkman est la fanbase qui revient sur les traces de son passé, sur les ruines de Breaking Bad qu’on a quitté 6 ans plus tôt, avec un rythme lent mais pas long car parfaitement maitrisé. Le tout aidé d’une magnifique photographie qui participe à ce fort sentiment poétique et nostalgique.
Merci Vince, Aaron, Marshall, Netflix et AMC.