El Camino ou El film de trop?

El Camino nous replonge dans l’univers impitoyable de la série Breaking Bad, que nous avions quitté en 2013 (pour les US et 2014 pour la France). Avant de regarder cette suite en film, plusieurs question me venaient à l’esprit :

Est-ce qu’il ne va pas gâcher l’univers de la série? Y a t’il beaucoup de chose qui peuvent se produire dans cette suite? Est-ce que cela tournera uniquement autour de Jesse Pinckman? N’est-ce pas le film de trop?

Bref je me résonne et je me plonge dans le film afin de me laisser submerger par cette ambiance qui m’avait manqué, même si on n’ose pas l’avouer. C’est une série qui a changé ma vision des choses dans certaines circonstances de la vie. Et oui, je pense sans trop me tromper qu’on s’est tous mis à la place de Walter White, faisant preuve d’empathie parfois, en se posant cette question existentielle : que ferait-je à sa place?

Le film commence sur une scène caméo entre Jesse et un autre personnage secondaire de la série. Quel est l’intérêt de cette scène? Ne va t’elle pas me spoiler la fin?

Suite à cette scène, à mon sens inutile, nous retrouvons Jesse là où nous l’avions laissez dans la série, au volant d’une El Camino, mais pas n’importe laquelle, celle d’un de ses plus proches tortionnaires : Todd.

L’ambiance du début du film est assez sombre, un parallèle entre le fait qu’il fait nuit et les événements qui viennent de se produire. Comme Vince Gilligan souhaitait alourdir l’atmosphère, tout en soulignant la gravité de la tuerie qu’il vient d’y avoir et la mort du mentor de Jesse, Heisenberg ou alter White pour la famille…

Jesse revient aux sources en faisant appel à ses vieux potes qui l’ont aidé à se lancer, alias Skinny Pete et Badger. On retrouve les personnages que l’on appréciait, le côté loufoque et stone de Skinny Pete(avec une très belle interprétation de Charles Baker III), ainsi que la naïveté et légèreté de Badger.

Ce passage est plutôt appréciable, on revoit de vieilles connaissances, comme si on avait fait parti de la bande, ce qui nous donne envie de les prendre dans nos bras ou pour les plus viriles de leur claquer un high five.

C’est à ce moment que Jesse va commencer sa métamorphose. Son rafraichissement esthétique(coupe de cheveux, douche et rasage de barbe), donne l’impression d’avoir un autre personnage. En effet, lorsque ses compagnons de galère rentre dans sa chambre au petit matin, Jesse sursaute, il est effrayé, et braque une arme sur eux. Cette action va les faire flipper, et ils vont s’apercevoir de l’enfer que Jesse à subit durant sa détention en état d’esclavage par la famille de Todd.

Malgré tout, une fois débarrassé de la saleté, et revenu à un crâne rasé, nous retrouvons un Jesse plus dur et plus sûre de lui. Il donne l’aire d’être intangible et incassable, en apparence au moins, car les évènements à venir vont encore prouver qu’il est encore un peu naïf et ce qui nous permettra de voir un Jesse 2.0 en rodage point de vue caractère.

Il va se laisser avoir par deux escrocs se faisant passer pour des flics, mais ce sera je pense la dernière fois qu’on se moquera de lui. Après s’être fait blouser, et n’ayant pas assez d’argent pour que Ed le passeur(RIP Robert Forster) le fasse disparaître, il doit trouver par tous les moyens la somme manquante.

Cela va le conduire à croiser une dernière fois ses parents, concluant leur pénible relation par des adieux dissimulés, mais au final nécessaire pour sa future reconstruction, et surtout pour la scène de western à venir.

S’en suit une visite chez les deux faux flics qui festoient en galante compagnie leur trouvaille récente, mais qui ne s’attendent pas à devoir jouer au « bon, à la brute et au truand ». Une scène qui va nous permettre de voir Jesse achever sa métamorphose.

Après quelques scène à l’eau de rose, et un adieu au personnage, le film se termine après 2 heures de visionnage.

Beaucoup de questions se bousculent en même temps dans ma tête, et j’essaye tant bien que mal à y trouver les réponses logiques(comme dirait Spock).

Je ne connais pas les réels motivations qui ont poussé Vince Gilligan à faire ce film, qui est clairement un adieu à Jesse Pinkman, et peut être à Breaking Bad. Il vient conclure l’arc narratif de Jesse, qui était resté sur une fin libre (à nous d’en imaginer la suite par des théories).

Car il est vrai que la série, concluait l’arc de Walter White (pas complètement à mon sens, car j’aurais aimé voir ce que devenait Skyler, Mary et les enfants), mais laissait une fin courte et très libre à Jesse. Est-ce une volonté aussi d’ Aaron Paul, qui habite ce personnage de fiction, et qui l’a fait connaitre sur la scène internationale? Est-ce de la nostalgie? Etait-ce vraiment utile?

Je ne sais pas, en revanche ce que je sais, c’est que ce film m’a de nouveau transporté dans cet univers que j’ai aimé, et qu’il me permet aussi à moi fan, de faire mes adieux à ce personnage trop souvent effacé derrière un Bryan Cranston magistrale.

Vous l’aurez compris, ce film parlera d’avantage aux fans de la série, il est même inutile de le regarder en One shot si vous ne connaissez pas l’univers Breaking Bad, ou que vous n’avez pas vu la série. Le film tourne autour des évènements de la série, et les flashback ou encore clin d’oeil fait tout du long seront limite incompréhensibles pour un spectateur lambda.

A mon sens un film d’une heure trente aurait suffit, mais cela se regarde quand même, avec plaisir et nostalgie, bref un film que je recommande aux Fans.

Pour voir ma critique en vidéo : cliquez-ici
Pour voir ma critique sur mon site : Entrez une description du lien ici