Avant de ratrapper la saison 5 de Better Call Saul je me suis dit : "Tiens, mais y avait pas un téléfilm conclusif à Breaking Bad ?" Et effectivement, El Camino est une sorte d'épilogue expliquant le sort de Jesse Pickman tout en prenant la forme d'un récit de fuite. On se souvient quand même qu'on est dans une série de gangster, dans ce qu'elle a de plus crasseux, et notamment dans leur idiotie.
Ainsi, on voit en partie, comment Jesse fait pour remonter la pente après les mois de captivités, mais notamment comment il a réussi à s'en sortir, la fin de Breaking Bad le laissant en train de péter un cable à l'intérieur d'une voiture volée. (Une El Camino.) On revoit quelques personnages que ce soit via des rencontres directes (Skinny Pete et Badger) ou via quelques flashbacks (qui achèvent de montrer que Todd était un sacré sociopathe totalement flippant.)
Néanmoins si cela approfondit bien le background et la cohérence du breaking-badverse... .les acteurs ont pris les 6 années de plus qu'ils n'avaient lors du final et c'est complètement visible, alors que c'est censé se passer soit le lendemain du final, soit dans les mois précédants. On tente de masquer Todd au début, mais ça se voit que l'acteur qui le joue à salement grossi, et même Aaron Paul a quand même plus du tout sa bouille de pré-ado. Après, c'est un chouette rôle qui lui permet d'interprêter à la fois un Jesse gamin (via flashback lointain, notamment un avec Kristen Ritters dont j'avais oublié qu'elle avait joué dans la série) complètement brisé (flashback) ou à nouveu déterminé pour sauver sa peau.
Le reste forme un polar assez efficace, avec des ennemis assez idiots et menaçant, des situations tendues saupoudré de répliques narquoises ("you're on fire, dude") et on sent que Vince Giligan et consort s'amusent dans ce dernier tour de piste.
Bref, c'est pas indispensable, mais c'est chouette de replonger dans cet univers. D'autant plus que ça permet de rappeler au spectateur un personnage qui réapparait durant l'opening de la saison 5 de Better Call Saul. Mais on est d'accord, on arrête d'étirer l'univers (et surtout qu'il vit une temporalité resserrée) après ça ?