C'est la révolution mexicaine le prétexte à l'histoire. C'est aussi la révolution mexicaine le prétexte à mettre le boxon un peu partout. On est dans un sous-genre de sous-genre : le western catégorie spaghetti et dans cette catégorie, c'est la catégorie révolution mexicaine zapatiste.
A force de regarder des westerns spaghetti, de Leone à Corbucci en passant par Damiani, je me rends compte qu'il y a aussi un grain d'image assez différent des westerns hollywoodiens. Un peu plus saturé, un peu plus sale, aussi. Ce qui, paradoxalement, tend à accentuer le réalisme, tout en le bouffonisant.
El Chuncho a le mérite d'étendre ma connaissance de ce genre mais aussi d'étendre (de façon superficielle, certes) une facette de l'histoire que je connais très mal (pas). Il a aussi le mérite de me proposer une histoire très rythmée, très enlevée, très bavarde. On voit encore tout ce que Tarantino a pu prendre de ces westerns italiens.
Une fois dit cela, c'est à dire que cela se regarde sans déplaisir, cela se regarde aussi sans attachement particulier. On se laisse porter, mais comme ils sont tous affreux sales et méchants, avec un goût pour la révolution finalement assez peu sincère, on ressort un peu à sec d'un film chaotique dans le fond et dans la forme. Même si ce chaos est volontaire, bien sûr.