El CLan, c'est l'histoire d'une famille de criminels à Buenos Aires, au début des années 80. Sous le joug du patriarche, ils vont kidnapper et séquestrer dans leur demeure, des personnes issues de la nouvelle bourgeoisie et obtenir une rançon, avant de les exécuter. Un fait divers assez incroyable, au contraire d'un film se contentant de montrer les actes, sans les expliquer. C'est une déception, tant l'histoire avait un énorme potentiel.
Il faut toujours se méfier des films parrainés par un réalisateur prestigieux. C'est plus souvent une histoire de dollars, avant d'être un coup de cœur artistique. En l'occurrence, il s'agit de Pedro Almodovar, comme le clame l'affiche. Mais le fait divers était assez porteur, pour me donner envie de découvrir cette histoire.
Nous sommes au début des années 80, Leopoldo Galtieri dirige le pays d'une main de fer, avant que son régime s'effondre avec la défaite lors de la guerre des Malouines. C'est dans ce contexte qu'Arquimedes Puccio (Guillermo Francella) est mis en "congé" par le colonel. Le problème, c'est qu'on ne sait pas vraiment qu'elle était son rôle. On devine qu'il ne devait pas faire dans la finesse, mais rien de concret sur ses exactions. C'est le grand reproche que je fais au film, de ne pas savoir. Certes, on a des soupçons, mais pas seulement pour cette raison. Par exemple, on ne connait pas ses motivations pour se lancer dans le kidnapping. Est-ce pour des raisons financières ? Où pour le plaisir que cela procure ? A moins, que ce soit pour se venger d'avoir était mis de côté. On nous annonce que c'est une famille de criminels, mais on constate que c'est le père avec un de ses fils, qui commet ses crimes. Il obtient aussi l'aide de deux de ses amis, dont on ne sait pas d'où ils viennent, décidément.....
Le film manque d'âme et tourne à vide. On assiste aux kidnappings, aux états d'âme d'Alejandro Puccio (Peter Lanzani) et au regard bleu acier trop terrifiant du patriarche, pour bien démontrer qu'il n'est pas du genre à caler un coussin péteur sous les fesses de sa femme, où de ses filles et fils. Le fait de séquestrer ses victimes dans sa propre maison, devrait engendrer des tensions avec ses filles, où au moins des discussions. Mais même si l'une d'elles, fait une petite crise d'angoisse, cela reste bien léger. Cette absence de psychologie est aussi pénalisante. C'est bien mis en scène par Pablo Trapero, mais c'est trop propre. Un des fils joue dans l'équipe nationale de rugby et pourtant, cela reste aussi en retrait. Un autre de ses fils a fui le foyer familial, suivi d'un autre, mais c'est à peine abordé. Le père n'est pas ouvert à la discussion et reste mystérieux sur ses agissements. On peut comprendre que le réalisateur soit dans le même état d'esprit, mais cela met le spectateur de côté, du moins s'il ne connait pas l'histoire et n'est pas argentin.
Le film ne démarre jamais vraiment. La scène finale est réussie, en permettant de nous éclairer un peu sur les faits. Mais le chemin pour en arriver là, fût laborieux. Cela manque de psychologie et de profondeur. On ne sera jamais captivé par cette histoire, alors qu'elle est salement tordue. Le point de vue féminin est absent, alors qu'elles sont majoritaires sous le toit. Après, c'est une société patriarcale, mais de là à rester à ce point en retrait, c'est assez étonnant. On en revient à ce père manquant de finesse, jouant constamment de son regard antipathique, en oubliant de faire autre chose du personnage. C'est à l'image du film, un effet ne fait pas une atmosphère et encore moins, une histoire.
On en ressort déçu, à croire que le cinéma argentin ne me convient pas, où alors ils nous envoie leurs films les plus populaires et donc pas forcément les meilleurs. C'est un peu comme si, on leur refilait les longs métrages avec Kev Adams, ils risquent de nous déclarer la guerre.... Bref, je n'ai pas accroché, dommage.