Premier film de la trilogie de la révolution que mènera Corbucci au cinéma. Après Le grand silence, qui s'avèrera être un petit échec commercial, le réalisateur retrouve Franco Nero, le ténébreux blond aux yeux bleus. On retrouve à ses côtés des acteurs de pointure comme Jack Palance, Tony Musante ou encore la jolie Giovanna Ralli.
Le cinéaste nous emmène en pleine révolution mexicaine entre 1910 et 1920 où un idéaliste joué par Musante décide de mener sa révolution à l'encontre des riches. Sur sa route, il va croiser un mercenaire qui va se rallier à leur cause (à savoir tant qu'on paie, je vous suis).
L'oeuvre s'ouvre après les événements et s'ensuit alors un très long flashback qui raconte l'histoire de nos deux héros.
D'emblée, Corbucci choisit la voie de l'action teintée d'humour cynique. Ce n'est pas plus mal. Comme de coutume dans le genre, de superbes plans des paysages égrènent le film, avec parfois des contre-jours tout simplement superbe.
L'histoire est assez simple avec un idéaliste qui conserve ses positions et un mercenaire qui ne va pas changer de vie. L'association propose parfois des situations amusantes. La révolution que mène le héros fait fi de diverses interrogations politiques. Bien que dans certains moments de l'oeuvre Paco demande ce qu'est la révolution ou il se retrouve affublé d'un déguisement de clown pour faire rire autrui alors que quelques mois plus tôt, il menait ses hommes et symbolisait l'espoir de tout un pays. Quelque peu sarcastique tout cela.
L'oeuvre réussit son coup, même si on constate un manque flagrant de rythme par moments et un fond qui méritait d'être un peu plus développé. Nero est à son égal, même si la moustache lui réussit vraiment moins bien en terme de charisme. Son association avec Musante est très réussie et fonctionne à l'écran. La femme n'a pas un rôle d'accessoire plantureux et Ralli joue un véritable rôle dans la révolution. Ca fait plaisir à voir. Enfin, le méchant est certainement l'un des meilleurs que j'ai vu dans le western spaghetti avec Kinski dans Le grand silence. Jack Palance est odieux à souhait et marque l'oeuvre de son empreinte.