Pour faire simple El Reino est avant tout une histoire complexe de discorde et de magouilles politiques. Bien heureusement, le gros point fort du film est l'importance de la mise en scène qui donne au scénario une toute nouvelle force.
Pour donner ce poids, le réalisateur s'appuie sur une mise en scène très immersive et dynamique qui fait oublier la complexité des enjeux pour se concentrer sur les personnages et leurs ressentis. Grâce à de nombreuses amorces, une récurrence de la caméra épaule, des plongés/contre plongés mais aussi des angles et mouvements de camera innovants (la scène sur le balcon, l'objectif placé sur la porte de la voiture...) ce sont des petits détails qui donnent du rythme et de l'investissement dans le récit.
A noter également, la performance parfaite d'Antonio de la Torre (Manuel).
Dernier point positif concernant la musique, qui, indéniablement, apporte du rythme et de la puissance aux péripéties.
Néanmoins, l'histoire reste figée dans une complexité et un nœud d'intrigue trop poussif. Les personages sont trop nombreux, beaucoup d'entre eux n'apparaissant presque jamais, ce qui complexifie encore plus les relations. Le film est également trop long selon moi et tire sur la corde dans les dernières 20 min. La scène finale est tellement poussive, on a juste envie de partir.