Dans ce film Sorogoyen le metteur en scène s'attaque au sujet de la corruption et nous entraîne dans les arcanes du pouvoir, de la politique et de la finance, film inspiré de faits réels ayant secoué l'Espagne ces dernières années.
Un véritable thriller politique où l'on suit la descente aux enfers d'un politicien de second plan mais à l'avenir prometteur (joué de belle manière par Antonio de la Torre) mêlé au cœur d'un scandale et dont son parti essaie de lui faire porter seul le chapeau.
Mais pour ma propre réflexion personnelle ce film – bien ficelé – n'apporte rien sur le fond car cela fait bien longtemps que mon avis sur la politique et les politiciens est fait (fermons la parenthèse).
El Reino est un film intéressant qui va à 100 à l'heure, rythmé par une excellente musique électro/techno « assourdissante » qui accentue le côté haletant et oppressant.
La façon de filmer peut s'avérer un peu « fatigante » mais si on y adhère elle apporte encore davantage de tension, augmente le côté pesant et stressant de certaines scènes, son côté thriller, et donc, mais c'est seulement mon avis, son originalité. Un suspense qui tient en haleine le spectateur notamment alors de la seconde partie dont l'intensité monte crescendo.
Ce rythme, cette tension c'est le vrai plus du film, ce qui lui donne son originalité mais certains diront, et ils n'auront pas tout à fait tort, que la forme prend parfois le pas sur le fond.
Dommage également et c'est ma petite critique que le propos et les dialogues soient un peu trop bavards apportant souvent plus de confusion que de clarté à la compréhension de l'histoire et du film.
La fin laisse les portes ouvertes à toutes les interprétations possibles et permettra au spectateur de se faire sa propre opinion.
El reino est donc plutôt réussi et qui malgré tout sort de l'ordinaire par rapport à la multitude de navets qui n'apportent rien au cinéma et à ceux tout simplement banals.
Un film dont on sort secoué et dont le mérite est de ne pas laisser indemne le spectateur même si c'est davantage par le côté haletant que par le sujet lui-même
7,5/10 arrondie à 8/10