Le n'importe quoi au service du cinéma c'est à peu près la seule devise qu'avait cannon production. Mark Hartley après son très bon documentaire ''not quite to hollywood'' sur le cinéma australien s'attaque à d'autres mastodontes du cinéma bis avec Cannon film. Derrière ce nom deux hommes passionnés de cinéma Menahem Golan,Yoram Globus.
Si les deux cousins ont un vrai intérêt pour le septième art,ils n'ont malheureusement pas été touchés par la grâce divine de la créativité. Car ils produisent à tour de bras des films qui surfs la plupart du temps sur les succès du moment,la principale source d'inspiration est souvent un mélange de films à succès donnant une chose protéiforme, qui n'a comme seul atout que son coté nanardesque. Mais ce n'est pas la seule chose qui peut démarrer la production d'un film, la simple vue en 1984 de break dancers dans la rue suffit à déclencher la construction d'un film sur le sujet. Une production qui se fait évidement à la va vite,autant dire qu'il n'y a aucun scénario dans ces productions,qu'il faut vite sortir pendant que le phénomène est encore d'actualité. Certains scénarios sont même totalement improvisés par Menahem Golan juste avant le tournage,ce qui donne à l'écran du grand n'importe quoi. Ils vendaient même certains films uniquement sur une affiche,bourré de flingues et d'explosions sans avoir la moindre ligne de scénario ni aucunes idées du film qu’ils feraient,une fois la chose vendue le film était tourné.
Electric Boogaloo fait intervenir les collaborateurs de la Cannon, il manque cependant les deux principaux intéressés qui n'ont pas souhaités participer. Mais quant ils ont eux vent du projet ils ont eux même lancé un projet de documentaire sur la cannon,ça en dit long sur les deux personnages.
Les anecdotes récoltées par Mark Hartley sont souvent très drôles. Celle de la venue du singe Clyde dans les bureaux de la cannon est franchement hilarante d'absurdité,tout comme celle de Sharone Stone,qui rappelle les rapports entretenus (dans une autre mesure) entre Wener Herzog et Klaus Kinski dans le doc Ennemis intimes. Le montage d'electric boogaloo est très réussit, il alterne récit d'acteurs parlants de leur expériences sur un film et les images nanardesque du dit film. C'est tout l’esprit de la Cannon qui est présent dans ce documentaire,qui retrace le parcours des deux bonhommes de leurs débuts en Israël,à la chute de cette empire construit avec de la merde qu'ils ont réussi à monter et qui à finit par lamentablement s'écouler.