En abordant Electric Dragon 80 000V je ne connaissait qu'un seul autre film de Sogo Ishii : Le labyrinthe de rêves, film noir, campagnard et contemplatif, je m’attendais donc à découvrir l’extrême opposé de son cinéma, je n'ai pas été déçut !
N'ayant pas vu les travaux du bonhomme datant de la fin des années 70 et des années 80 il me sera impossible de dire lequel de deux a influencé l'autre en premier mais la connivence avec le premier Tetsuo de Shiniya Tsukamoto est évidente. Que ce soit la manière de filmer ces personnages en rupture totale avec leur environnement tout en en étant le fruit, la manière de déplacer la caméra dans les rues tokyoïtes ou tout simplement ce goût de la démesure, on peut dire qu'ils sont tous deux de la même école.
Mais là où Tsukamoto mettait en place un univers opaque, horrifique à l'esthétique complexe et surchargée, appuyée par une bande son indus qui participait au malaise épileptique de l’œuvre, Ishii décide de privilégier la seconde partie de mot cyberpunk, poussant du même coup tous les potards du fun, au même niveau que le volume et la saturation de la guitare.
ED8V (oui abrévions donc!) est donc un penchant un peu trop rare à mon goût du cyberpunk, dans lequel on se fend la gueule, avec une esthétique cool et défouloir que l'on oubliera volontairement d'intellectualiser, même un peu.