Les films (et les romans) de Lucía Puenzo laissent rarement indifférent, ne serait-ce que par l'originalité de leurs sujets, avec, semble t-il, presque toujours ce rapport au corps, qui fait de la réalisatrice argentine, toutes proportions gardées, une sorte de cousine de David Cronenberg. Los Impactados traite d'une femme foudroyée par un orage, des mutations de son organisme, de ses handicaps, mais aussi, et surtout, de son basculement psychologique et de son attirance pour l'électrophilie au sein d'un groupe de "foudroyés." Le singulier film que voilà,, avec un côté malsain qui embarrasse et séduit, en même temps. Imprévisible et percutant, le récit bénéficie d'une mise en scène que l'on peut qualifier d'épidermique, avec un soin particulier apporté à la lumière et au son. On peut l'accueillir comme une fable, proche du fantastique mais son ancrage dans un certain réalisme organique n'est absolument pas contradictoire à son statut d’œuvre inclassable, qui pourra d'ailleurs sembler insupportable à d'aucuns, de par ses partis pris brutaux. Dans le rôle principal, Mariana Di Girólamo, qui était fantastique dans Ema de Pablo Larraín, livre une performance mémorable et viscérale, qu'il n'est absolument pas exagéré d'estampiller comme ... électrique.

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le 29 sept. 2023

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