Élégie de la bagarre par PasBillyTheKid
Alliance incroyable du sublime et du grotesque, ce film tiré d'un scénario de Kaneto Shindo (L'île nue, Onibaba) est totalement dévié par Suzuki car Suzuki est fou. Totalement barré, le gars. C'est à la fois du grand n'importe quoi tant ça part dans tous les sens et un grand n'importe quoi maîtrisé, volontaire, où l'on trouve des bagarres violentes, des scènes d’une beauté terrassante (les fleurs du cerisiers qui partent d'un coup dans la nuit, cette scène des doigts à travers la cloison...), mais encore un gars qui joue du piano debout (c'est peut-être un détail pour vous, mais pour lui ça veut dire beaucoup : vu qu'il ne se masturbe pas par amour, il joue du piano de sa bien-aimée avec sa bite), mais aussi des split screens incroyables jouant avec le rythme. Bref, c'est un film fou, inégal (les bagarres sont inventives, incroyablement brutales, mais un poil longuettes), et absolument passionnant par sa liberté débridée.
Seijun Suzuki, voilà encore une sacré patte du cinéma japonais 60's !