Tout a été déjà dit sur ce film magnifique et bouleversant, mais j'aimerai juste ajouter quelques mots à l'attention de la nouvelle génération de cinéphiles qui déboule actuellement sur le site et qui serait pleine de doutes en pensant, à tort, qu'il est difficile d'accès.
Entrons maintenant dans le vif du sujet et combattons les idées reçues :
NON ☛ Ce film n'est pas ennuyeux ou pénible à voir parce qu'il est en noir et blanc. Ce n'est pas parce que vous avez regardé quelques films sans couleurs avec vos parents et que vous avez détesté que ceux-ci sont tous pareils. Mieux, regardez bien la date de sortie, elle est de 1980 ! David Lynch a tourné ce métrage en noir et blanc exprès pour en magnifier le rendu visuel et pour nous faire davantage replonger dans cette époque sombre et inquiétante !
NON ☛ Elephant Man n'est pas incompréhensible, abstrait, ni ch✿✿✿ à visionner parce qu'il porte le seau de David Lynch. C'est même tout le contraire, on ne reconnait absolument pas sa patte et le film emprunte plus au cinéma baroque et expressionniste d'antan qu'à l'univers du créateur de Twin Peaks. J'ajoute aussi qu'il n'y a rien de fantastique ici, c'est juste un beau drame humain et social dans la plus pure tradition.
NON ☛ Ce film ne fait pas peur (ce n'est pas un film de monstre !) et ne traumatise pas, il émeut surtout comme rarement dans le 7e art. Une émotion pure, authentique, que vous ne trouverez jamais chez Scorsese et Tarantino, et encore moins dans le cinéma contemporain. Ajoutons à cela que la scène la plus puissante du film est bercée par la non moins dévastatrice musique Adagio for Strings de Samuel Barber, qui n'a jamais été aussi bien utilisé qu'ici (contrairement à Platoon).
Prenez exemple sur le jeune, et très prometteur, cinéphile Ketchoup™ qui a découvert ce film il y a deux mois et qui, submergé par l’émotion entre deux Kleenex®, n'a pas hésiter à lui attribuer la récompense suprême !