Le film que je n'ose pas revoir tellement il me file le cafard, tellement c'est atroce de bout en bout, et tellement la fin me ruine la gueule dès que je la sens arriver. J'ai la larmichette dès les premières notes de musique, c'est dire.
Imaginez le film qui serait le pire des séquences de Tendres Passions, Love Story, de Bambi quand sa maman elle meurt, de Dirty Dancing quand bébé reste dans son coin (là je m'adresse aux gonzesses), ou de la performance de l'équipe de France lors de la coupe du monde 2010 (là aux mecs), et vous aurez une idée de l'effet. C'est même plus mélo à ce stade là, c'est quasiment dépressif.
Bon, tout le monde a probablement vu Elephant Man donc inutile de revenir sur le film, la photo (sublime), la musique (bouleversante), les acteurs (parfaits), la mise en scène, brillante de classicisme alors que derrière dégouline déjà tout le talent de Lynch : les machineries qui palpitent, les ambiances industrielles, les rêves décalés, les pleurs filmés face caméra, dans leur émotion putassière, mais aussi dans leur totale honnêteté.
Traumatisme absolu lors de sa découverte (j'étais minot, jeune et encore plein d'espoir naïf quant à mes contemporains), et porte d'entrée vers l'univers lynchien, Elephant Man c'est un peu ma kryptonite. L'identification absolue avec un boiteux difforme caché sous un sac à patates, ça vous forge une confiance en soi plus vite que vingt séances de push-ups.
Et dire que je viens d'acheter le Blu-ray... Faudra bien le re-regarder un jour...