David Lynch passe de son film cauchemardesque expressionniste visionnaire "Eraserhead" en 1977, à son incarnation dans une biographie libre de Joseph Merrick, ce britannique atteint historiquement d'une malade génétique l'affectant toute sa vie d'une énorme difformité. Evidemment vous devez voir cette pure merveille au cinéma, aucune critique ne peut rendre quoi que ce soit. Par contre, je me demande ce que David Lynch a vraiment voulu montrer. Le vrai Joseph Merrick mourut accidentellement. Lynch fait se suicider son personnage, juste enfin reconnu "normal" par cette société victorienne qu'il a toujours jugé infâme, comme Chaplin. L'accusation est claire : vous les biens pensants de la misère d'une grande partie du monde londonien, vous êtes des monstres ! Et Merrick se suicide en s'étouffant volontairement par sa position dans le sommeil en disant cyniquement ce que ce monde de la normalité anglaise orgueilleuse et toute puissante pense d'après Darwin : "rien ne meurt jamais". Autrement dit, c'est nous, les monstres et qui nous cachons ! A voir surtout avec le film mythique du 7e Art "Eraserhead", cela va sans dire.