Je dois avouer que cela faisait longtemps que je n'avais pas pleurer devant un film.
J'avais de vagues souvenirs de ce film, même si je ne suis pas sûr de l'avoir vu étant plus jeune.
Certaines séquences et personnages me disaient vaguement quelque chose, mais j'ai néanmoins aborder ce film en quasi néophyte à l'occasion de cette rétrospective au cinéma dans le cadre du dé-confinement.
Et que dire si ce n'est que j'ai été cueillit. John Hurt, paix à son âme, est bouleversant dans le rôle de Joseph Merrick. Il fait face à un Anthony Hopkins jeune au charisme subtil et étonnement émouvant, alors qu'on se souvient plus de lui comme étant le monstrueux Hannibal Lecter aujourd'hui.
La reconstitution de l'époque semble parfaitement réussie et ne part pas trop dans la caricature d'une société guindée et violente. Les personnages sont pour la plupart attachants et intéressants, et finissent tous par faire montre d'une certaine humanité. Evidemment, aujourd'hui, même si on est spontanément répugné par un physique aussi disgracieux, la sensibilisation à l'égard des personnages handicapées laisse espérer qu'une plus grande tolérance pourrait se faire à leur égard. Mais à l'époque, les gens n'étaient pas confrontés aux difformes, aux "monstrueux".. Ils n'étaient pas bombardés d'images et de représentations difformes d'être humains en situation d'handicap.
Ainsi, les personnages apprennent petit à petit à s'habituer à la présence de John Merrick. L'infirmière, qui avait hurler, horrifiée, en le voyant pour la première fois, finit par le respecter. La haute bourgeoisie finit par l'apprécier et l'applaudir.
Seulement voilà. John Merrick le sait, il ne pourra jamais être considéré comme ses semblables. Il sera toujours, d'une manière ou d'une autre, un monstre de foire.
C'est cela qu'on comprend dans ce final bouleversant avec cette musique majestueuse. Frissons d'émotion garantis.