Elle est perverse, comme les autres.

Le grand retour du maître, il n'avait plus fait de "vrai" film depuis Black Book en 2006 et après ces dix années hors des projecteurs voila qu'il revient avec un projet moins ambitieux visuellement mais pourtant très osé psychologiquement.


Le film à partir de sa moitié m'a beaucoup rappelé le sulfureux Basic Instinct dans sa tension, dans ses jeux de regards, ses non-dits et son malaise entre les personnages pourtant tous aussi connectés qu'attirés.
Contrairement à ce que nous fait croire la bande-annonce, le film n'est pas juste un enquêté pour savoir qui est l'agresseur, comme aurait pu simplement le faire vraiment beaucoup de films, ce postulat de départ est là pour dépeindre l'esprit humain dans sa sphère sociale aussi tordu soit-il, que cela passe par le personnage principal dont l'esprit évolue de façons plutôt perverses, ou le fils qui choisit une voie autodestructrice jusqu'à nier la réalité et l'évidence pour se complaire dans ce qu'il croit être le bonheur et toutes ces personnes qui sont amies mais qui se trompent l'un l'autre.


Vers les trois quarts du film, il prend une légère tournure Cronenbergienne pour accentuer la perversité de l'histoire, des situations et des esprits des personnages, aussi pour accentuer le malaise qu'on pourra ressentir en tant que spectateur.
Le choix d'Isabelle Hupper (peut-on parler de choix quand on sait qu'elle est une des première a avoir porté le projet) est juste parfait, ce rôle va à la perfection avec son style de jeu et sa façon d'être, je trouve qu'elle offre une de ses prestation les plus fabuleuse, d’ailleurs absolument tout les acteurs sont vraiment très bons.


Techniquement parlant là aussi c'est vraiment du haut niveau, très bien filmé avec une superbe photographie, une réalisation et une direction d'acteur qui force toujours autant le respect et surtout une superbe musique (ouf parce qu'avec Tricked, ce bon vieux Paul nous a bien fait peur).
Bref grand retour du réalisateur qui nous prouve qu'il n'a pas changé, ses films sont toujours aussi sulfureux et pervers qu'à ses début.

LeFameuxRuben

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