Le mélo dit du bonheur
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Je ne l'ai vu qu'une fois à la télé, il y a très très longtemps et étais incapable d'en parler par rapport au remake de 57, que lui, je connais très bien. Que j'adore. Et après avoir visionné la version "39", j'ai pris un plaisir incommensurable à revoir et comparer certaines scènes "critiques" des deux films.
D'abord, je ne m'attendais pas, à la ressemblance à ce point entre les deux versions. Pratiquement du mot pour mot. En se rappelant que le scénario est de Delmer Daves, ce qui ne peut qu'être qu'un gage de qualité. La grande différence est qu'en 1939, c'est du noir et blanc et en 1957, c'est un très beau technicolor qui a tendance à disqualifier le noir et blanc.
La scène dite de "l'escale". En 1939, elle se déroule à Madère. En 1957, c'est à Villefranche. Dans les deux films, la scène est aussi signifiante et magique. Peut-être un chouïa mieux mise en scène dans la version 57. Peut-être aussi que je suis influencé par la couleur qui met certainement mieux en valeur ce petit coin de paradis où habite la grand-mère.
La scène finale. Difficile à départager. Pourtant, je l'ai passée plusieurs fois pour bien comparer. Peut-être un chouïa pour la version 39. Pour la profondeur du regard d'Irène Dunne par rapport à celui de Deborah Kerr, pour le panache de Charles Boyer. Mais c'est epsilonnesque parce qu'en remettant la version 57, je suis tombé sur un mouvement de caméra sublime (avec Deborah Kerr en léger arrière-plan) appuyé par un envol des violons à faire fondre une statue en pierre.
Le casting est fantastique dans les deux cas. J'imagine le soin méticuleux de McCarey pour le choisir.
Dans la version 39, Irene Dunne a l'indicible avantage sur Deborah Kerr, c'est qu'elle chante elle-même puisqu'elle avait débuté une carrière de cantatrice soprano. Sinon, les deux actrices sont vraiment au coude à coude.
Cary Grant versus Charles Boyer.
Charles Boyer a un avantage net pour un franchouillard comme moi, c'est que je comprends parfaitement son anglais et n'ai pas besoin des sous-titres. Sinon entre les deux acteurs, le jeu est très équivalent. Peut-être que Cary Grant fait plus "jet-set" que Charles Boyer. Mais Charles Boyer fait peut-être plus "latin lover". Alors !
Les deux grand-mères. Elles sont merveilleuses dans les deux cas et jouent parfaitement leurs rôles d'agents du Destin.
En 39, c'est Maria Oupenskaïa. C'est la mère de Martin dans "the Mortal Storm" de Borzage, … Bon, c'est aussi la terrible maîtresse de ballet de "Waterloo Bridge" de M. Le Roy…
En 57, c'est Cathleen Nesbitt. Je la trouve peut-être légèrement plus empathique que la grand-mère de 39, plus délicate, peut-être. Je ne connais guère cette actrice sauf dans le rôle affreux de la vieille toxicomane dans French Connection 2 de Frankenheimer (elle avait 20 ans de plus …)
Je ne sais toujours pas ce qui a décidé Leo McCarey à refaire son "Love Affair" qui deviendra 18 ans plus tard "An Affair to remember". Peut-être la couleur pour ajouter un peu de flamboyance.
Les deux versions de 39 et 57 sont mises en scène ou montées de la même façon. L'alternance de scènes dramatiques et de scènes enjouées évite de plonger les deux films dans le drame absolu et dans un pathos un peu pénible.
Pour moi, dans les deux cas, deux excellents films que je n'ai vraiment pas envie de départager.
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le 4 avr. 2024
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