Je suis resté amoureux de la même femme durant quarante ans : si mon épouse le savait, elle me tuerait !
A cette époque-là, les jeunes filles pubères ne pensaient qu'à une chose : "se caser", c'est à dire se trouver un mari ayant une bonne situation.... Et comme il n'y avait pas la pilule...
Ce film est devenu de nos jours totalement obsolète et son casting une sorte de musée Grévin : d'ailleurs oser sortir une affiche où un mec flanque une fessée à sa bergère, plus personne n'oserait de nos jours, sauf sado-masochisme avéré du couple. On se demande même comment le MLF n'a pas obtenu l'interdiction de montrer cette peinture qui avilit la femme, et pourquoi ce n'est pas l'homme qui se fait taper dessus ! Laquelle reconnaissait pourtant parfois qu'elle l'avait bien cherchée et méritée cette correction !....
A cette époque judéo-chrétienne de la France et au lendemain de la seconde guerre mondiale pourtant, le phénomène était courant et admis ! La raison du plus fort est souvent lameilleure...
Ce film est dans la "tendance Robert Lamoureux "style "Papa, maman, la bonne et moi" : un patchwork de théâtre, de vaudeville, de cirque (le seau de peinture) de guignol, et de burlesque surtout comme l'affectionnait tant Guy Lefranc ... Désormais désuet...
La seule originalité du film réside dans sa tentative de générique nouveau genre : pour le reste, c'est électro-encéphalogramme plat : comme le scénario de Jean Duché (je n'ai pas lu le bouquin) et malgré l'appoint d'un jeune qui monte, qu monte : Michel Audiard ! On dirait presque un film à sketches tant l'inspiration est aux abonnés absents...
Le seul intérêt de cette pantalonnade, c''est son casting, notamment la pétulante Dany Robin (1927-1995) qui le porte presque seule sur les épaules. François Périer ne lui sert que de "faire-valoir" à un point que ça frise parfois la stupidité ... Heureusement, toutes les femmes n'étaient pas "chichiteuses", maniérées, frimeuses et capricieuses comme Juliette dans cette comédie franchouillarde, car les effectifs du clergé masculin eut été en hausse ! Je ne confierais pas non plus la rénovation d'une pièce chez moi à Dany Robin car sa manière de peindre les plafonds ne m'ont pas convaincu. La pauvre comédienne a du reste connu une fin tragique : morte avec son mari dans l'incendie de leur appartement parisien de la rue du commandant Schoelsing... Avant, c'était un monstre de travail : sa frimousse mignonne, son côté femme-enfant lui valurent 74 films, trois autres à la télé, et 35 pièces de théâtre... Belle prestation car les carrières féminines au-delà de 30 ans se raréfient vite...
Peu voire pas du tout de ses oeuvres ont acquis la célébrité et traversé les époque sinon son dernier tournage en 1969 :" l'étau" plus connu sous le nom de "Topaze" de Hitchcock, très exigeant dans le choix de ses actrices...
Le souvenir commence à s'effacer pour des seconds rôles genre Carmet, Roquervert qui cachetonnaient à cette époque... Les deux sévissaient d'ailleurs aussi sur Radio-Luxembourg, le premier dans le feuilleton quotidien "la famille Duraton" le second dans le "colonel Beaupoil" et de son leitmotiv : "tagadak!"... Tout un tas de rôles vite créés, vite oubliés.
Mais sortant des affres de la guerre, le public n'était guère exigeant sur la qualité de l'humour. On aperçoit aussi fugitivement un second rôle (voire troisième) en la personne de de Funès qui n'était pas encore châtelain à cette époque !
On sera surpris peut-être et comme moi que ce film pas du tout intello, voire neu-neu, avait enregistré 1 718 274 entrées en salles sans atteindre toutefois le cap des 2 millions requis pour le box-office. Mais à l'époque, la concurrence du petit écran n'avait pas encore laminé les petits cinémas de quartier dans lesquels se réfugiaient souvent les jeunes couples amoureux en mal d'intimité... plutôt que de soif de cinéma...
Un témoignage de ce que devaient supporter nos aïeux, et d'une époque révolue...
TV5 Monde le 30.01..2023-