Ma note est sans doute trop sévère, mais à la hauteur de ma déception.
Si la bande-annonce nous faisait retrouver l'univers visuel désormais connu de District 9 (une SF brute et réaliste), l'histoire semblait suffisamment ambitieuse pour de nouveau nous surprendre.
D'ailleurs, l'intention est là, dès les premières secondes, avec cette fois-ci un apartheid entre humains riches et pauvres. On y découvre un Matt Damon physiquement impressionnant, à la hauteur d'un rôle un peu badass.
Mais rapidement, le film va s'attacher surtout à nous narrer les 2 trames parallèles, la préparation d'une révolution sur Terre et un coup d'Etat sur Elysium. Et tout le problème est là : si les enjeux sont intéressants, aucun background n'est quasiment développé, survolé au mieux. Tout s'enchaîne très vite, avec une caractérisation des personnages très manichéenne (Les vilains patrons d'usines pour le capitalisme à outrance, La méchante Jodie Foster qui représente les nantis, et le mercenaire Kruger assez irritant)
Là où District 9 balayait toutes les conventions du genre, on est étonné de voir cet Elysium si convenu. On est loin de l'étude sociale du premier, de son humour omniprésent. Pire, Blomkamp tombe dans les plus grands clichés possibles, avec des flashbacks dégoulinants, jusqu'aux dernières secondes du film.
On se dit "Tant pis pour l'originalité, au moins ça va bien défourailler niveau action !"
La aussi, c'est l'étonnement. Si l'on retrouve cet univers si crédible, poussiéreux et industriel, certaines séquences sont des copiés-collés de D9, comme la bataille et la traque en vaisseau sur Terre, notamment le crash. Certaines armes sont vraiment sympas, mais les combats au corps à corps sont complètement bâclés, surdécoupés.
Heureusement, le reste de la mise en scène est de bonne tenue, techniquement parfaite, mais pas vraiment épique.
Bref, avec un budget multiplié par quatre, Blomkamp a de toute évidence fait beaucoup de concessions sur son univers, son approche inédite et subversive du genre. C'est frustrant pour le fan que je suis, en espérant le revoir dans une production plus modeste, mais plus propice à sa géniale liberté de ton.