Elysium est une bombe à retardement; on sait qu'il est là, on sait qu'il arrive, mais quand il nous explose au visage, c'est quand même une grosse claque.
Spectacle aux grandes dimensions, Elysium voit tout en grand et en réalisme. Les scènes d'action, tournées tambours battant, sont assez jubilatoires et nous prennent au jeu sans que l'on s'en rende compte. Le film compte en effet énormément sur celles-ci pour fonctionner et grâce à des effets spéciaux de qualités la sauce prend et nous avec. Les décors sont grandioses et réalistes: une planète Terre brillament mise a sac et à l'inverse un Elysium sublime qui sort des rêves les plus fous. J'ai d'ailleurs apprécié que l'Elysium ai était repris d'un projet scientifique futuriste déja existant qui renforce ce côté "réel" auquel le film s'efforce visiblement de coller.
Autre point positif, Elysium n'est pas un film lisse et propre; du corps démembré au visage décomposé rien ne nous est épargné. En effet, il compose joyeusement avec le sang et le trash dissimulé vite fait bien fait par un cadrage mouvant. Ca n'est pas un problème, le sujet abordé en est tout proche: pendant que les riches font mumuse, en bas c'est marches ou crèves. Une belle translation anticipatoire de la situation actuelle vous direz, bien entendu en plus mannichéen afin d'amplifier la portée du message.
Il est à remarquer que ce sujet tient à coeur au papa de District 9 qui l'abordait déja sous un angle différent et tout de même plus original il y a 4 ans. D'ailleurs on sent fortement une influence de son prédécent long métrage, nottament dans la structure des vaisseaux et de leur atterrissage (c'est en tous cas ce que j'ai ressenti sur le coup, ne me demandez pas pourquoi), ou encore dans les favela de LA qui ressemblent fortement au District 9.
Elysium, c'est également une intention. L'intension de donner de l'émotion généreusement. Pour ça, l'outil habituel et carrément lourd: les flash back. Malgrès cela, ca reste plutôt beau, bien fait et j'ai était étonnamment touché par l'histoire de ces deux gamins qui ont franchement eu des enfances merdiques. Donc pour ma part, l'objectif émmotionnel a était rempli. Nevermind.
Bien entendu, Elysium n'est pas parfait. Il n'est déja pas original, c'est plus des concepts pris par ci ou par là au service d'un projet plus grand. Le scénario n'est pas fou et ne tient pas sur grand chose: une conne a rendu le système vulnérable, un homme à la clef pour ouvrir la porte à tout le monde. Donc A+B=C, C étant le but; aller sur l'Elysium. Ce que je peux reprocher c'est que l'envie d'Elysium pour la population n'est pas de fuir la pauvreté avant tout, non. Cette envie est à 90% focalisée sur les cabines médicales qui, non vous ne rêvez pas, vous soignent de toutes maladies ou vous reconstruisent chacun de vos membres en cas d'accident. Et tout ça grâce avec une lumière. Mouai, on a du mal à y croire quand même, mais bon pourquoi pas. Je n'ai d'ailleurs pas compris comment il pouvait y avoir un trafic d'identification de citoyenneté sur l'Elysium qui est quand même vachement bien contrôlé. Quelques interrogations scénaristiques donc, qui gachent un peu le tableau. On a pu voir également quelques clichés mais rien de vraiment choquant, c'étaient plus des références en y réfléchissant bien.
Bref, Elysium est un film de qualité qui vous assurera un bon moment devant votre écran, c'est certains. On peut finalement considérer un peu Elysium comme la version "action" de District 9 dans le sujet abordé. C'est du moins ce que j'ai ressenti.