Elysium reprend là où District 9 nous avait laissé, en quelque sorte. Comme dans District 9, Il y a énormément de fun et d'action, avec des robots, des vaisseaux, des armes et des véhicules dont le design a été particulièrement bien soigné. Et surtout, Elysium développe un attachement fort pour le personnage principal, comme pour Wikus dans District 9.
Le film est également imprégné de messages socio-politiques forts, comme l'immigration et la lutte des classes entre les riches et les pauvres. Ainsi, les très riches vivent dans une station spatiale (Elysium), tandis que le reste de la population, les pauvres, vivent sur une planète Terre surpeuplée et ruinée. Et ici plus précisément, on suit Max (Matt Damon) en l’an 2159, dans un L.A futuriste post-apocalyptique qui, de nos jours, ressemble furieusement aux bidonvilles d'Afrique du Sud (encore un schéma repris de District 9). Le film est riche en thématiques et ne cache nullement ses sources d'inspiration, les emprunts étant nombreux. On pense bien sûr au jeu vidéo Halo dans le design de la station spatial et dans le développement du héros principal (un peu comme un héros de FPS), ainsi qu'un univers qui ressemble furieusement à celui déjà vu dans le manga Gunnm.
On retrouve la patte du réalisateur de District 9, visuellement c'est somptueux et les scènes d'action ne sont pas en reste, littéralement elles en mettent plein la vue. Et surtout, l'armure guerrière de Matt Damon est trop classe, tout à fait dans le style de Neill Blomkamp. Cet exosquelette vissé dans le système nerveux de Matt Damon est bien sûr un gros clin d'œil au power loader vu dans Aliens de James Cameron. Quant au casting, par rapport à District 9 là on passe à un niveau supérieur. Matt Damon est charismatique au possible, c'est en quelque sorte Jason Bourne avec une armure futuriste. Jodie Foster quant à elle incarne parfaitement l'antagoniste, à la fois crainte et détestable, mais qu'on arrive quand même à aimer. Mais la vraie révélation du casting, c'est Sharlto Copley déjà vu dans District 9. Cette fois-ci il joue le méchant du film, un bad guy over the top, à la fois drôle, intriguant et menaçant. Parfois on craint qu'il en fasse juste un peu trop, toujours à l'extrême limite du surjeu, mais sans jamais la franchir heureusement.
Avec Elysium, c'est le retour à de la SF intelligente, aux décors démesurés et splendides, à la direction artistique originale et immersive ! Oui vraiment, sur la forme c'est bluffant ... surtout en rapport avec le budget du film, là on tombe sur le cul. Sur le fond c'est intéressant, mais ça aurait mérité un travail d'écriture plus approfondis. La vision d'une Terre dévastée avec les riches qui vivent à l'abris et les pauvres livrés à eux mêmes, ça a été tellement surexploités dans le cinéma, du déjà vu et revu 1 000 fois. Il manque réellement quelque chose, une petite touche d'originalité dans le scénario, pour le placer au même rang qu'un Blade Runner, un Robocop ou un Minority Report.
Au final, Elysium ressemble beaucoup à District 9, c'est de la réflexion implanté dans du fun, le tout qui baigne dans un univers de SF old-school. Dans District 9 c'était une dénonciation de la xénophobie, le racisme, l'apartheid et surtout une réflexion sur la place de l'homme et de sa prétendue "valeur". Dans Elysium, ce sera aussi une réflexion sur l'immigration et sur l'extrême pauvreté d'une part de la population, dont les riches tirent parti. Seulement ici, dans Elysium, cette fois-ci le fun est développé à une plus grande échelle ... peut-être un peu au détriment du message de fond. Mais arrêtons-nous là sur les petits reproches, les films SF intelligents et fun de cette ampleur se font rares de nos jours, alors ne boudons pas notre plaisir.