Antoine Fuqua fait son 12 Years A Slave, en quelques sortes, à travers ce Emancipation inspiré d'histoires vraies dans la période entourant la proclamation de Lincoln pour abolir l'esclavage au sein des états confédérés, en pleine Guerre Civile. En Louisiane, les esclavagiste capturent alors les travailleurs noirs avant qu'ils ne clament leur liberté et comptent les exploiter dans les zones non-concernées par la directive présidentielle. On ne s'étonne pas de voir Ben Foster ou Steven Ogg en salauds de gardes, prêts à imposer leur hégémonie raciale. Séparé de sa famille, Will Smith leur tient tête dans une prestation poignante, et organise une évasion à travers les marais. Fuqua offre une réalisation surprenamment temporisée, avec de très beaux plans grâce à cette esthétique peu saturée (presque en noir et blanc) où seules de légères nuances ressortent (le vert, surtout). Les ralentis et la mise en valeur de la nature rappellent Reggio, et le bayou présenté ainsi a des airs de L'Etreinte du Serpent. La bande-son alterne entre voix oniriques et dissonances éthérées. Entre des Equalizer standardisés, le cinéaste montre une patte plus convaincante sur cette production plus confidentielle, empruntant également à Spielberg pour capter les champs de bataille de façon plus spectaculaire.