La caméra comme jouet
Difficile de résumer cet extravagant moyen-métrage expérimental qu’est Emotion mais pour faire simple, disons qu’il narre l’amitié de deux jeunes filles, Emi et Sari, et leurs amours respectifs,...
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le 22 oct. 2020
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Difficile de résumer cet extravagant moyen-métrage expérimental qu’est Emotion mais pour faire simple, disons qu’il narre l’amitié de deux jeunes filles, Emi et Sari, et leurs amours respectifs, parfois mélangés, sur fond d’histoire vampirique. Voilà qui témoigne de la liberté qui s’échappe de ses images. Liberté teintée d’une énergie folle et d’un rapport joueur avec la création cinématographique. Liberté qui rappelle sans cesse celle contemporaine en France qui vit naître la Nouvelle Vague. Nobuhiko Obayashi y fait d’ailleurs ostensiblement référence, que ce soit par son utilisation du français ou la manière de dépeindre une jeunesse urbaine et moderne, qui erre dans les rues et danse sur du rock ou du jazz dans ses petits appartements. L’influence du cinéma de Godard y est palpable. On pense à ce montage tout en jump-cuts, ces personnages qui prennent en compte la caméra, la manière dont Obayashi morcelle des corps. Autant de choses qui rappelle les premiers films de Godard (Obayashi tourne en 1966). Ajoutons à cela les écarts récurrents entre mièvrerie presque caricatural et bain de sang poétique, qui préfigurent les longs-métrages futurs du cinéaste et rendent le film schizophrène. Mais ce qui réjouit dans Emotion, ce sont bien tous ces jeux de montages, les stop-motion enfantin qui ont la magie des films de Méliès, les angles de caméra extrêmement variés qui procurent des images saisissantes au ralenti. Chaque minute de ce film transpire l’amour du cinéma. Quelle satisfaction pour tout amoureux du cinéma de voir tant de passion et d’énergie créatrice. Vive la folie !
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le 22 oct. 2020
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