Il fut un temps avant Cheval de Guerre, ou Spielberg savait réaliser des films de voyage iniatique.
Boudé de façon surréaliste par le grand public, Empire of the Sun est pourtant le plus beau cadeau qu'ait pu leur livrer Steven.
Même si au départ, je n'étais pas totalement convaincu.
La façon dont sont décrits les Japonais me semblait totalement à coté de la plaque, bien trop gentille quand on connait la réalité des faits (aucune mention de toute la barbarie qu'ils ont employés lors de l'occupation de la Chine).
Et bon la photo "floodée" à l'extrème anticipe bien trop le travail de salopage que fera Kaminski plus tard sur ses films.
Pourtant, une fois la tête plongée dans le bain, il y'a quelque chose de beau dans Empire of the Sun, quelque chose de transcendant.
Jamais le découpage de Spielby n'a été aussi intelligent, aussi parfaitement calibré.
Et c'est tragique à dire pour Christian Bale, mais jamais de sa vie, il ne pourra jouer aussi bien que dans ce film.
Il bat haut la main tout les enfants stars qui ont pu naitre d'Hollywood, il est ni plus ni moins que le personnage.
On sent son périple éprouvant, on l'arpente à ses cotés, à travers ses yeux.
Un périple, ou la perte de l'innocence, marque habituelle du réalisateur d'E.T., s'accompagne d'une perte des idéaux judéo-chrétiens (sur l'au-délà) pour mieux en revenir à un amour sincère de l'Homme et de l'humanité (le traumatisant moment du "I can bring everyone back").
Empire of the Sun est certainement ce qu'a eu de plus beau à dire Spielberg au cours de sa carrière.
Sa dernière scène poignante au possible, finit d'en faire la plus belle relecture de l'Odyssée d'Homère.
Vue à hauteur d'enfant.
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